Alors que la mode est au pessimisme, les résultats d'une étude de terrain vient booster le moral des militants et des candidats des partis pour les élections prochaines. Un exemple parmi d'autres : plus des deux tiers des Marocains comptent voter lors des élections 2007. L'enquête n'en interpelle pas moins les acteurs politiques : une infime minorité seulement déclare être membre d'un parti. Un effort pédagogique et civique s'impose ! Voilà un chiffre qui ne manquera pas de faire l'objet de plusieurs analyses et commentaires. Plus de 53% des Marocains, tous âges confondus se disent «tout à fait sûrs de voter lors des prochaines élections législatives». Une intention mise en exergue par le biais d'un sondage d'opinion commandité par l'association 2007 Daba et mené par l'institut indépendant LMS-CSA. Une enquête de terrain réalisée entre le 31 janvier et le 13 février 2007, et qui a consulté un échantillon de 1200 personnes. L'objectif principal de ce sondage a été de brosser un portrait de l'électorat marocain et surtout de mesurer sa perception vis-à-vis de la politique et «les intentions de participation au vote». Premier résultat rassurant qui sera confirmé par un autre non moins réconfortant : seuls 6 % sont catégoriques dans le refus de voter. La marge des hésitants, elle, n'est pas très alarmante :on compte un taux de 14 %. L'inscription sur les listes électorales le confirme : 65% sont inscrits et plus de 59 % qui ne le sont pas encore comptent le faire à la prochaine occasion ! Les résultats, parfois paradoxaux, restent néanmoins très positifs . Vote Dans un climat où les plus optimistes des participationniste cèdent parfois aux sirènes du catastrophisme, le sondage est un vrai bémol. Les marocains dans une grandes majorités ont l'intention de voter. Plus : s'y ajoute un taux de 24 % de Marocains qui affirment «qu'il y a de grandes chances qu'ils aillent voter». À en conclure que le 7 septembre prochain: plus des deux tiers des Marocains n'iront pas, ce jour là à la mer ! Aux bonheurs des institutions et des partis. Ceux là mêmes qui sont tenus de lire attentivement les résultats de l'étude des amis de Noureddine Ayouch. Et ce pour plusieurs raisons, les unes plus inquiétantes que les autres. D'abord, il y a le rapport des sondés à la politique. À la question «diriez-vous qu'actuellement vous vous intéressez beaucoup, un peu ou pas du tout à la politique au Maroc (sur ce qui se passe sur la scène politique)», la moitié répond par la négative, alors que 26 % disent qu'il s'intéressent «peu» à la chose ! En total, les deux tiers ne s'intéressent pas à la politique. Le même taux sus invoqué :de quoi donner le tournis aux analystes! Mais, et surtout, inquiéter les acteurs politiques en cette période de transition. Autres raisons pour tourner les pouces :seul 3 % des Marocains déclarent être membre d'un parti politique ! Alors que la prolifération politique bat son plein, il y a lieu de s'inquiéter. D'ailleurs , l'engagement dans la vie publique fait cruellement défaut, et ce sous toutes les coutures. Seuls 2 % sont membres d'une association sportive ou de quartier. Les syndicats et autres associations professionnelles sont, eux aussi en laisse. Au total, moins de 10 % s'engagent dans la vie de la communauté : à dire qu'on préfère rester des spectateurs «engagés»! D'ailleurs, la tendance ne risque pas de changer de fond en comble. 65 % disent qu'ils sont «certainement» pas prêts pour adhérer à un parti politique. Et seuls 12% sont prêts à franchir le pas. Encore faut-il qu'ils soient sollicités par le parti qui correspond à leurs convictions et opinions. Du coup, nos partis ont du pain sur la planche, et le temps presse ! Enseignement Casse-tête pour les partis, sources de dissension ou d'atomisation partisane, le choix des candidats a toujours été sujet de moult réflexion. Bien des idées reçues voleront en éclats. Effectivement, une personnalité politique influente et connue au niveau national n'aura que peu de chance (12 %) de remporter les élections. Les plus côtés ? Messieurs tout le monde (77)! Ceux qui ne sont pas connus au niveau national mais qui sont actifs localement : proximité quand tu nous tiens !