Bien des pronostics le prédisaient, le parti socialiste unifié (PSU) vient de le confirmer : avec le PADS de Me Ahmed Benjelloun et le Congrès National Ittihadi (CNI) il s'est mis d'accord sur la présentation d'un candidat unique aux élections prochaines. Une première d'autant plus intéressante qu'elle met sur la même longueur d'onde des partis dont les positions et les analyses étaient diamétralement opposées. Le PADS, issu d'une scission, en 1983, au sein de l'USFP, boycottait toutes les opérations électorales. Synonyme d'une «abdication qui ne dit pas son nom», la participation a toujours été vouée aux gémonies par les fidèles de Me Benjelloun. Depuis le mois dernier, ce n'est plus le cas. Le CNI, lui-même fruit de dissensions, est de la fête. Lors des élections de 2002, il a pu décrocher un seul siège qu'il a par la suite renié. Mené par un mastodonte de la vie syndicale, Mohamed Noubir Amaoui, le CNI est d'abord un parti qui se veut ouvrier. Il a perdu assez de plumes et de dents depuis son dernier congrès : une énième scission a poussé Abdelmajid Bouzoubaâ, fidèle parmi les fidèles de Amaoui, à chercher ailleurs. Résultat : un autre parti de gauche, encore un, a vu le jour : le Parti Socialiste Marocain. Lui, pour des raisons apparentes ne sera pas de la fête. Reste, enfin, le PSU. Composée de plusieurs fractions de gauche, notamment les membres de Fidélité et Démocratie, de Mohamed Sassi et l'ancien OADP, et son maître à penser de toujours, le vétéran Mohammed Ait Idder, cette formation a connu plusieurs mues. Mais, se veut l'alternative à gauche de la gauche au gouvernement, à savoir l'USFP et le PPS. Le parti de Mohamed Elyazghi sera-t-il la cible préférée de la nouvelle coalition ? Les anciens socialistes ne s'en défendent pas. Ils ont toujours refusé un «vote démocratique», même au temps où les urnes ne les tentaient pas. Un parti comme le CNI, a fait déjà des dégâts, en privant le grand parti socialiste de plusieurs voix. Le résultat est connu. Plusieurs sièges ont «volé», et aucun des partis issus du mouvement national n'a eu l'arithmétique favorable pour mener un deuxième gouvernement d'alternance ! Vivra-t-on un remake de l'année 2002 ? Tout dépend des ralliement des stratégies des nouveaux venus sur l'échiquier électoral !