Le choix a vite été tranché en prenant le train des nouvelles technologies dans la communication audiovisuelle qu'un Fayçal Laâraïchi cautionne pour mettre en conformité les systèmes de diffusion nationaux avec les standards internationaux. En lançant la TNT, le président du Pôle public audiovisuel coiffant les 5 chaînes nationales, les analogiques TVM et 2M et les thématiques satellitaires Assadissa, Arriyadia et Arrabiaâ, a surtout fait le bon choix en termes de gains de performances et d'économies d'échelles non négligeables que cette transformation technologique génère pour les téléspectateurs marocains. La rencontre du mardi 6 mars a été l'occasion de nous faire découvrir des facettes insoupçonnées chez Fayçal Laâraïchi, plus communément connu sous sa casquette d'homme de médias et de communication trempé dans le secteur. Mais ce jour-là, nous fûmes très agréablement surpris par un manager du paysage audiovisuel, champion d'ingénierie financière et expert en connaissances technologiques touchant au domaine. Et c'est un gage incontestable du bon choix opéré, en nommant pareil profil pointu à la tête du pôle multichaînes nationales, dont la restructuration salutaire a été menée de main de maître et la teneur des programmations beaucoup plus attractives qu'auparavant. Un bouquet de chaînes en un flux unique Le ton a été donné d'emblée avec un président du Pôle public groupant la SNRT et la SOREAD-2M, friand de détails high tech et féru d'optimisation de la gestion des ressources budgétaires. « On peut investir moins en gagnant plus en services innovants », explique-t-il à qui veut bien l'écouter, lui qui est d'une disponibilité constante et d'une affabilité peu commune chez les « hauts perchés ». Doté, aussi, d'une intelligence prospective, qui fait l'unanimité autour de lui lorsqu'il s'attache à convaincre que « le Maroc a opté pour la diffusion des images en numérique terrestre, dès à présent, en abandonnant l'analogique qui sera, de toutes façons, rayé des tablettes mondiales, en application des résolutions de l'UIT (Union internationale des télécommunications) à l'horizon 2015 ». Un tantinet « stressé », positivement bien entendu, avant le démarrage de la séance de présentation publique, au simple motif que Laâraïchi, arrivé bien avant l'heure pour peaufiner mentalement son intervention déjà préparée sur power point, tenait absolument à se concentrer sur son sujet pour en extraire les messages les plus marquants. Ce qu'il réussit avec brio avec une maîtrise des langages techniques et des analyses économiques et financières et non sans faire ressortir le nouvel esprit de gestion consolidée des diverses composantes du Pôle public, dont les synergies logistiques et gestionnaires se sont considérablement raffermies. Mais de quoi s'agit-il au juste ? la TNT est un nouveau mode de diffusion des programmes permettant la diffusion de plusieurs chaînes sur un même canal et vers les antennes UHF existantes. Un exemple pour mieux comprendre : si l'analogique capte une seule chaîne par canal, le numérique terrestre en capte six, car ce mode de diffusion où les signaux video et audio ont été numérisés, sont ordonnés dans un flux unique avant d'être modulés et transportés jusqu'au téléspectateur. Les atouts du nouveau mode de diffusion se traduisent par l'accès facile à un bouquet de chaînes généralistes et thématiques, une qualité de netteté d'image et de son plus performante et une réception aisée au moyen d'une antenne classique (UHF), d'un récepteur TNT (décodeur) ou d'un poste TV numérique avec tuner TNT intégré. Sur le marché, les décodeurs varient entre 400 DH et 600 DH mais ces prix seront infléchis au fur et à mesure de l'accroissement de la demande. Une aubaine pour les industriels et distributeurs qui voient, dans ce créneau naissant, une forte opportunité de croissance pour la vente de décodeurs et le renouvellement du parc ancien de postes TV. Le planning de lancement de la TNT dans le Royaume s'inscrit en deux phases du calendrier de déploiement. La première déjà opérationnelle en février 2007 couvre les régions de Casablanca, Rabat, Marrakech, Fès, Meknès, Tanger et Oujda. L'étape suivante verra s'équiper en mode TNT, à partir de juin de la même année, les centres d'Agadir, Laâyoune, Figuig, Tétouan, Beni Mellal, Safi, El Jadida, El Hoceïma et Nador.