Le deuxième enfant du Souverain porte un prénom chargé de signifiés ethnoculturels. Ce prénom, «Khadija», ne peut être fortuit. Le couple royal a sans doute souhaité transmettre un message de conformité à la grande tradition musulmane en ces temps où la religion d'Etat subit le double choc de l'acculturation et de l'obscurantisme. Balade dans le background d'un prénom éminemment prophétique. Le prénom Khadija a une signification dans la langue arabe classique. Il désigne un nouveau-né venu précocement à la vie. Néanmoins, ce prénom s'est progressivement imprégné de sacralité. Sa charge symbolique est forte. Il évoque l'abnégation, la magnanimité, le courage et la fidélité. Toutes vertus attribuées à notre Sainte-Mère Khadija, la première épouse du Prophète. Ce prénom est aujourd'hui parmi les douze premiers les plus usités à travers le monde musulman. Au sein des communautés musulmanes immigrées en Europe, ce prénom continue à prédominer aux côtés d'une dizaine d'autres. Ainsi, le prénom «Khadija» est-il le 5 926ème prénom le plus porté en France. Dans ce pays, il a été donné 2421 fois de 1946-2003. Sur l'ensemble de l'Europe, on comptait près de six milliers de personnes portant le prénom «Khadija». Au sein de la famille alaouite régnante, le prénom a été peu donné aux princesses. Il s'agit donc d'un signe d'innovation très parlant. En vérité, la vie conjugale du Roi Mohammed VI se présente, dans son ensemble, sous l'aspect novateur à plus d'un titre : Attribution de la dignité de Princesse Royale à l'épouse du Souverain; Présentation universelle de cette dernière aux citoyens et au reste du monde; Association plus intime du peuple à la vie conjugale de son Roi…etc. Descendant et Successeur du Prophète, le Roi du Maroc fait constamment référence à la vie du Prophète, voire à l'image hagiographique de ce dernier. De ce point de vue, le prénom de «Khadija» s'insère parfaitement dans cette vision califale du Roi. Quadragénaire, Khadija Bintou Khouwaylid était veuve et avait trois enfants de deux précédents mariages : Un garçon, Hind, qui fit partie des premiers adeptes de la nouvelle région. Il fit montre d'un grand courage lors de la bataille de Badr. Il fit partie de ceux qui furent tués lors de la bataille du Chameau au début du califat de Ali. Elle avait également deux filles, l'une prénommée Hala et l'autre Hind, comme son frère. Le destin de Khadija changera depuis qu'elle eut la noblesse d'âme de demander elle-même le jeune Mohammad en mariage, alors qu'il n'avait que vingt-cinq ans. L'un de ses proches parents, Waraqa Bnou Nawfal, fut le premier principal soutien du Prophète. C'est dire le rôle central qu'elle a vaillamment joué dans le sens de l'émergence et du rayonnement de l'islam. Le prénom « Khadija » est, par conséquent, éminemment prophétique. La Commanderie des Croyants ne fait que répondre à l'appel de l'impératif successoral, fût-ce par la filiation féminine. Khadija, mère des croyants Khadija ou Khadīja bint Khuwaylid at-Tāhira, (Khadija fille de Khuwaylid la Pure), 555-619 à La Mecque, est la première épouse de notre Prophète Sidna Mohammad. Elle était une riche commerçante, deux fois veuve et membre de l'importante tribu mecquoise des Banou-Hachim, issue elle-même de celle des Banou Assad. Elle engage le jeune Mohammad Ibn Abdallah, qui s'était fait remarquer par son intégrité. Il conduisit son commerce caravanier vers la Syrie. Il devient vite son homme de confiance, et elle lui propose le mariage, qu'il accepte en 595. Elle avait alors environ quarante ans et lui vingt-cinq. Ils auront ensemble sept enfants, trois fils morts en bas âge (Qassim, Taher et Tayeb) et quatre filles (Zaynab, Rukayya, Oum Kalthoum et Fatima). Seule Fatima leur donnera une descendance mâle. Khadija croit tout de suite à la mission de Sidna Mohammad, et devient la première femme musulmane de l'Histoire. Elle soutient Mohammad au cours de sa mission prophétique. Tant qu'elle est restée vivante, le Prophète n'a jamais épousé d'autre femme. À sa mort, Mohammad fut profondément affecté. Cette année porte le nom de l'année du deuil, du chagrin. En Afrique noire, on trouve la forme Kadiatou, en turc celle de Hatice.