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Discordes électorales
Publié dans La Gazette du Maroc le 31 - 07 - 2002


Confusions et bavardages stériles
C'est une campagne électorale sans saveur. Nombreux y trouvent une conjoncture propice à toutes les démagogies.
A l'approche imminente du vote électoral décisif, il est tristement décevant de devoir relever le profit égoïste, d'accès et de se maintenir au pouvoir, ambitionné par une bonne partie de nos politiques bouleversés par le risque de perdre le nord. Ceux-ci ne semblent avoir élaboré, préalablement à ce choix, aucun projet solennel et positif susceptible de répondre aux exigences et aux besoins les plus élémentaires de la citoyenneté censée devoir les avouer et les acclamer. Leur ineptie à exercer la gouverne du pays et à embrasser la cause populaire est manifeste et affligeante. Les faussetés et la vanité patentes qui les caractérisent, depuis déjà des lustres, deviennent une vérité toute nue.
Depuis quelques jours déjà, le rôle de certains partis politiques est mis en cause in extenso suite aux dénonciations réitérées émanant de citoyens scandalisés quant à la malveillance qui ronge certains de leurs candidats.
Le plus inquiétant est en rapport tacite avec les directions de ces partis supposés être au-dessus de tout soupçon ou méfiance. Comme conséquence à cela, l'électeur est contraint de concevoir le candidat comme spoliateur dévoré par ses propres escomptes au détriment de l'intérêt général du pays….
Or, quelque chose d'inintelligible serait en train de lâcher ! Voyons donc :
Lors de chaque vote électoral démocratique, la morale et la décence doivent l'emporter, absolument, sur les mésintelligences voire sur les délires et les extravagances qui affleurent déjà sur notre scène référendaire. La forme d'improvisation avec laquelle ces partis ont confectionné leurs listes et mènent leurs campagnes, témoigne de leur insensibilité et insouciance à l'égard de la citoyenneté qui ne croit plus en leurs discours et qui ne tire aucun avantage de leurs croisades. En un mot, toute élection qui n'aura pas été précédée d'une large introduction des candidats auprès de l'électorat, est viciée depuis son origine et est, incontestablement, vouée à l'échec radical. Elire suppose fixer son choix sur un candidat et faire le choix suppose être préalablement au fait de celui-ci, circonstance inusuellement avancée sur l'estrade partisane marocaine.
En fait, il semblerait que ces partis politiques ignorent tout de leurs fourberie et mesquinerie et qu'ils sont directement à l'origine, pratiquement, de tous les maux dont a souffert le pays. Pourquoi donc n'ont-ils pas fait un geste d'honnêteté et de responsabilité en éloignant de la tribune électorale tous ceux, parmi leurs aspirants, qui sont comptables des amertumes et calamités du pays ?
Comment donc admettre que ces partis puissent défendre la démocratie si eux-mêmes ne la pratiquent pas à l'intérieur de leurs formations ? Toute tentative partisane de farce ou de mauvaise foi générera, sûrement, une confusion trouble et un mécontentement qui s'imposeront à la citoyenneté accablée par les faux serments.
De l'avis de nos partis politiques, la démocratie, chez nous, est parfaite puisque façonnée par eux-mêmes, disent-ils ! Cette “ bonne presse ” sème le doute sur la sincérité de leurs éloges trop abstraits et utopiques.
Questionnons-nous donc sur la portée de nos partis politiques à la lumière de nos réalités : quel rôle jouent-ils dans notre système démocratique dont la mise en place revient à notre jeune Souverain ? Quelle analyse font-ils des masses populaires face à la politique ?
Pour quand leurs structures seront-elles rajeunies
et modernisées ? Comment conçoivent-ils la participation de la société civile dans la gestion de la chose publique sans laquelle il ne peut y avoir d'adhésion à notre vie démocratique ? Comment perçoivent-ils la transparence dans la politique générale de notre Etat ? Réalisent-ils le mal qu'ils ont fait, intentionnellement ou pas, à notre démocratie ? S'accorderont-ils à parler honnêtement de l'équité, de l'égalité et de la répartition de la richesse du pays, car pour ceux qui vivent de la pauvreté, tout cela n'est qu'un bavardage creux et dépouillé ?
Accepteraient-ils, enfin, de débattre du rôle de l'Etat puisque la citoyenneté ne cesse de revendiquer des solutions urgentes aux nombreux problèmes qui lui sont posés ? Le plus important serait qu'ils songent à projeter un avenir meilleur dans la confiance et la loyauté et à méditer sérieusement sur la globalisation qui nous guette et qui est, forcément, une réalité manifeste que les Marocains, unis et non pas dispersés, doivent affronter car s'ils étaient désunis et divisés, ils n'auraient certainement rien à faire face aux grandes puissances. Si ce n'est ainsi, comment donc aller au-devant des nouvelles technologies et du développement spectaculaire des communications, et comment pouvoir les assimiler à la réalité marocaine ? Comment, aussi, pouvoir retenir l'exportation précieuse de notre capital humain qui émigre, contre sa propre volonté, vers les nations développées pour ne plus jamais revenir ?
Somme toute, quel genre de société veulent-ils édifier ? Comptent-ils vraiment mettre l'économie nationale au service du citoyen marocain et construire une société d'opportunités ? Enfin, qu'ils s'assurent, au moins, que les Marocains, sans distinction, puissent accéder à la santé, à l'éducation gratuite, à un logement digne, etc…
Depuis quelques jours déjà, le rôle
de certains partis politiques est
mis en cause in extenso suite aux dénonciations réitérées émanant
de citoyens scandalisés quant
à la malveillance qui ronge certains
de leurs candidats.


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