Le nouvel an 2007 annonce un agenda chargé pour les instances représentatives, régionales et communales ainsi que pour la consolidation de la dynamique de décentralisation et de déconcentration mettant en chantier le nouveau concept d'autorité. Sur ce dernier chapitre, le gouvernement vient d'annoncer l'un des grands chantiers de sa dernière année de législature, à savoir, l'accélération de la réforme de l'administration et la moralisation de la vie publique. La session extraordinaire du Parlement en février devrait boucler l'adoption des lois intéressant ces réformes, notamment celles portant sur le blanchiment d'argent, la lutte contre la corruption et la déclaration du patrimoine. 2007 s'annonce, aussi, comme l'année de la consolidation du processus démocratique dans le Royaume par l'organisation d'élections «honnêtes, propres et transparentes», a promis Driss Jettou. C'est aussi l'année de l'entrée en vigueur de la réforme de la fiscalité locale comme prélude au scrutin des communales de 2009 dont les enjeux sont l'extension des prérogatives de gestion de proximité, capacités des collectivités territoriales et l'avènement de la bonne gouvernance locale. De nombreux évènements se sont succédés ces quatre derniers mois dans notre pays attestant que la question de la gouvernance locale démocratique est bien inscrite à l'ordre du jour. Sans oublier le lancement de chantiers d'envergure touchant à la «décentralisation élargie» et aux projets d'autonomie régionale, deux points de passage oubliés pour asseoir et normaliser définitivement une bonne gouvernance locale démocratique. Les fondements de cette nouvelle approche de la question locale étendront leurs bienfaits en resserrant les liens de partenariat public-privé impliquant tous les acteurs de la gestion de proximité, élus, administrateurs, autorités territoriales, opérateurs économiques, organisations professionnelles, société civile, partis et syndicats. Et, notamment, en franchissant la barrière de la rupture entre les élites, la centralité et les populations de proximité dont l'initiative nationale de développement humain, entrée dans sa deuxième année budgétaire de mise en œuvre, offre un terrain privilégié pour que prolifèrent les projets de proximité. Une INDH qui se traduit dans l'approche participative entreprise comme autant d'initiatives locales nourrissant les mêmes desseins que le chantier de Règne (ILDH). Rappelons que dans la foulée du premier Salon national professionnel des collectivités locales tenu à Rabat en juillet 2006, Marrakech avait accueilli, en octobre de la même année, le Congrès mondial des collectivités consacrant les principes du renforcement des capacités et la diffusion des bonnes pratiques dans le cadre des coopérations décentralisées. Cette option de développement des compétences décentralisées a été soutenue par la nécessité d'accroître les ressources des instances élues, notamment par la réforme de la fiscalité locale dont la loi sera promulguée dans le courant de 2007. C'est le substrat du discours Royal aux premières Rencontres nationales des collectivités locales en décembre dernier à Agadir. Enfin, le franc succès remporté par la première édition du Forum international casablancais qui a drainé, ce mois de janvier, des milliers d'élus et gestionnaires communaux de toutes les régions du Royaume, près d'une centaine de sociétés multinationales et marocaines exposant leurs offres d'équipement et de services et des dizaines de milliers de visiteurs dans des espaces «Village des Territoires» et «Espace des coopérations décentralisées» qui ne désemplissaient pas. Cette richesse et cette diversité d'activités, de rencontres, de mises en relations, de partenariats public-privé et de réseautage bilatéral, multilatéral, euroméditerranéen et mondial. Néanmoins, là où le bât blesse, c'est la négligence persistante de nos élus et gestionnaires locaux à «bouder» les infrastructures sportives, petites et moyennes, qui continuent à faire cruellement défaut dans nos quartiers urbains et les espaces ruraux. Délaissant la jeunesse qui est livrée à elle-même alors que notre terroir, toutes contrées confondues, regorge certainement de talents insoupçonnés. Nos députés, conseillers, conseils régionaux et communes, qui tardent encore à prendre pleinement conscience de l'importance de ces enjeux, devront s'impliquer dans des programmes dédiés à la promotion des sports et de l'éducation physique qui constituent un facteur moteur du développement humain. Au même titre que tous les autres droits humains universellement reconnus et c'est pour sensibiliser les gouvernements et les représentants élus du monde entier que l'ONU avait déclaré l'année «2005, année du Sport». En résumé, les conditions sont mûres pour que s'achève la transition démocratique en normalisant la vie politique et institutionnelle dans le Royaume. Comme ces mêmes conditions favorisent l'émergence de compétences représentatives et gestionnaires locaux aptes à conforter le processus de décentralisation et de gouvernance locale démocratique. Si le Maroc a solidement bâti les fondements irréversibles d'un Etat de droit, le moment est venu pour engager la grande bataille de la gouvernance de proximité, de la décentralisation effective et de l'autonomie régionale.