Au Maroc où sport et politique n'ont jamais fait bon ménage, les prochaines élections législatives ont carrément bloqué des situations dans certaines disciplines en attente de mesures urgentes et, dans bien des cas, on assiste à des ajournements préjudiciables à la marche de quelques fédérations. Battre la campagne pour quelques dirigeants-candidats s'accompagne fatalement par une désertion de la scène sportive et cela se traduit par une absence prolongée des affaires de gestion du club, de la ligue ou de la fédération. Et ils sont nombreux à s'être mis aux abonnés absents pour parer aux problèmes en instance dans leur entité sportive. Résultats : des blocages ici et là qui freinent le démarrage en ce début de saison dans la plupart des disciplines collectives. A cela, il faut ajouter parfois le recul de certaines instances pour prendre une décision importante en tenant compte de la conjoncture politique du Royaume, de peur d'effaroucher quelques sensibilités qui saisiraient aussitôt l'occasion pour en faire un sujet de campagne. Cela s'est passé récemment quand il s'est agi de recruter un entraîneur étranger pour la sélection nationale de football et l'instance fédérale a préféré “prolonger” sa confiance à l'intérimaire de service, Baddou Zaki. Cela aurait fait, nous explique-t-on, mauvais genre de recourir à un coach étranger au détriment du cadre technique local. Mais c'est dans la discipline de lutte que l'effroyable s'est produit avec la dissolution de la fédération et la mise en place d'une commission provisoire. Un fait sans précédent dans les annales du sport national puisque ladite fédération n'était installée que depuis huit mois et que son travail était loué par le département de tutelle et le CNOM sous forme de messages de félicitations pour les résultats obtenus sur le plan international (arabe et africain). Cette dissolution prononcée pratiquement dans le secret, en période estivale, pour commodités électorales, au nom des alliances conjoncturelles, a fait sortir de leurs gonds les dirigeants de la fédération concernés lesquels se sont fait un devoir moral de saisir le tribunal administratif pour dénoncer l'application du fameux article 22 de la loi sur l'éducation physique et le sport que rien ne justifiait. On pourra toujours arguer qu'avant la sentence de cette juridiction, les élections se seraient déroulées et que bien des acteurs de ce drame sportif auront disparu de la scène sportive balayés par le verdict des urnes