Le projet d'aménagement du plateau d'Akrach semble cette fois-ci bien parti. Un groupement d'architectes chargé de l'étude du site a rendu son travail. Une enquête publique qui va du 3 novembre au 2 décembre 2006 est lancée. L'issue de celle-ci déterminera du commencement de l'aménagement. Le vieux projet du plan d'aménagement sectoriel du plateau d'Akrach à Rabat refait surface. Cette fois-ci, sa réalisation semble s'appuyer sur du concret. En témoignent les études urbanistiques qui lui sont consacrées. La Wilaya de Rabat-Salé-Zemmour-Zaer a abrité le 31 octobre 2006 une première rencontre sous l'impulsion du Conseil d'arrondissement de Souissi pour parler de l'avenir de ce projet. La zone Akrach qui se situe à l'extrémité de la ville de Rabat, en face de Salé sur le Bouregreg, est un plateau d'une superficie totale d'un peu plus de 1.350 hectares dont 300 rentrent dans le cadre de l'aménagement du Bouregreg et 1050 font l'objet du plan d'aménagement établi par un groupement de trois architectes. «L'aménagement du plateau de l'Akrach permettra de loger quelque 200.000 nouveaux habitants, environ le sextuple de la population de Souissi établie à 30.000 personnes, sur une population actuelle de Rabat, stricto sensu, de 650.000 âmes «,souligne Faouzi Chaâbi, président de la Commune urbaine de Souissi. À terme, ce projet permettra la réalisation de 38.000 logements ; ce qui correspond à 10 % de l'aire de Rabat.L'aménagement proprement dit de cette zone n'a pas commencé encore. «Il faut d'abord finir avec l'enquête publique qui va du 3 novembre 2006 au 2 décembre prochain. Après cette enquête, nous prendrons en compte toutes les remarques et toutes les critiques pour voir ce qui doit être pris en compte», remarque le groupement de trois architectes chargé de l'étude de cette zone. En ce qui concerne les équipements fondamentaux de l'Akrach, c'est-à-dire tout ce qui est relatif aux travaux hors site, il ressort du plan établi par les architectes que le plateau devrait avoir un certain nombre de zones. Il s'agit principalement d'immeubles R+7, R+10 et R+3, commerces et hôtels, résidences fermées (densité faible d'habitation) et villas (transition entre le quartier résidentiel de Souissi et Akrach). Selon ce même plan, s'il est retenu, les équipements publics occuperont 69 ha, l'habitat et activité (515 ha), l'équipement d'intérêt général (19 ha), espaces verts (50 ha), voirie, chemins piétons et parcs publics (235 ha). Le coût financier de ce schéma a été établi à 1,657 milliards de dirhams. Il est ventilé de la manière suivante : 666 millions de dhs seront affectés à la voirie, 314 millions dhs à l'assainissement, 460 millions à l'électricité et 217 millions de dhs à l'eau potable. Financement de l'Akrach «Au niveau financement, on tend à laisser l'option des propriétaires d'engager la procédure avec l'agent «urbanisateur». Le souhait est de voir l'initiative privée prendre les décisions de s'adresser aux banques, ou de se regrouper avec ces entités-là», explique Faouzi Chaâbi. Ce qui veut dire que le secteur public n'aura pas la force de s'imposer dans ce projet. C'est d'ailleurs la grande innovation du plateau de l'Akrach par rapport à tous les aménagements urbanistiques qui l'ont précédé. Ceci est dû, d'abord, au fait que la plupart de terrains se trouvent entre les mains des privés. Ensuite, l'objectif est de regrouper les propriétaires au sein des secteurs bien déterminés afin de les faire participer aussi bien dans la réalisation des travaux relatifs à l'hors site, mais aussi dans les apports de chacun concernant l'équipement de la zone. «Chacun y participera au prorata de son apport et bénéficiera de ce qu'il a apporté sans avoir à subir des conséquences des plans anciens. Celui qui a un terrain occupé entièrement par la voie publique, il est indemnisé au prix de l'expropriation», souligne Hassan Amrani, Wali de la région. Avec cette démarche, assurent, les responsables de ce dossier, on empêchera la spéculation. En regroupant les secteurs avec une diversité de typologie d'habitats (dans un même secteur on pourra trouver des immeubles R+7 et R+5 ou des villas) par exemple, on est sûr qu'on peut mettre un terme à la flambée du prix du mètre carré du foncier.