Sur le plateau d'Akrach, Rabat veut créer une ville à part entière pour au moins 200.000 habitants. Un défi face auquel se dressent de nombreux obstacles, dont le foncier qui semble être le plus important. Un rêve vieux de trente années ressuscite. Le projet de plan d'aménagement sectoriel du plateau d'Akrach est remis sur la table des études urbanistiques. La Wilaya de Rabat-Salé-Zemmour-Zaër a abrité, hier, une première rencontre initiée par le Conseil de la circonscription de Souissi pour exposer la stratégie d'ouvrir le plateau d'Akrach à l'urbanisme. «Nous voulons que ce projet d'Akrach soit meilleur que celui de Hay Ryad. Il s'agit de sortir plus de 1000 hectares de l'enclavement et cela nécessitera beaucoup d'efforts de tous», reconnaît le wali de la région, Hassan Amrani. Pragmatisme oblige, le plateau d'Akrach, qui s'étend sur une superficie de 1350 hectares dont près de 1000 sont urbanisables, devra d'abord être désenclavé avant même de procéder aux travaux de son urbanisation. Cela veut dire tout simplement qu'il faudra construire des routes et des ponts, puisque les accès actuels passant par les avenues Imam Malik et Akrach, entre autres, sont très insuffisants. Des infrastructures et des équipements hors sites s'imposent donc en priorité. «Il faudra passer par les négociations avec les propriétaires de foncier qui seront appelés à contribuer au plan d'urbanisation d'Akrach», précise M. Amrani soulignant que ce n'était pas le cas pour l'urbanisation de Hay Ryad (420 hectares) parce que l'Etat n'avait pas de problème de ce type. Face à cette difficulté qu'on ne sous-estime pas, le projet d'urbanisation du plateau d'Akrach fera l'objet d'une enquête publique à compter du 3 novembre. Toutes les parties concernées de près ou de loin pourront se présenter au siège de la municipalité de Rabat où sera affiché tout le plan de la stratégie d'urbanisation. «Toutes les propositions à propos de cette stratégie devant mener à bien l'urbanisation du site seront prises en compte pour qu'il n'y ait pas de conséquences fâcheuses», estime le wali. Cette procédure d'enquête devra, de ce fait, enregistrer les remarques et accueillir les concernés tout au long d'un mois. Il faudra en informer les propriétaires des terrains d'Akrach, car une fois ce délai terminé, ils se retrouveront face au fait accompli. «Nous prenons en compte le volet social que nous comptons régler de la meilleure façon qui soit», rassure le directeur de l'Agence urbaine de Rabat, Mohamed Al Aouzai. Quelle que soit l'évolution que connaîtra le projet d'urbanisation du plateau d'Akrach, la stratégie présentée, fruit d'une étude de 17 mois financée par le ministère de l'Intérieur, est soumise à trois scénarios. Le premier est un aménagement classique par les propriétaires où la commune devra s'acquitter de la tâche de mettre en place les équipements hors site à hauteur de 1,6 milliard de dirhams. Second scénario : confier à un opérateur la maîtrise d'ouvrage pour la réalisation des équipements (voiries, assainissement…). Le troisième scénario, lui, semble plus plausible, comme l'a montré M. Al Aouzai. Il s'agit de suivre l'exemple de l'aménagement de la vallée du Bouregreg en créant une société mixte du plan d'aménagement du plateau d'Akrach.