C'est curieux comme le sens de la propriété au Maroc se conjugue à l'instinct d'occupation en flagrant délit d'infraction des lois et procédures d'usage. Le secteur de la construction et de l'immobilier en subit, tous les jours, l'affront de plein fouet de la part de propriétaires indignes et prompts à « coloniser » tous les espaces à proximité de leur bien. Mais il est un phénomène encore plus déplorable qui s'est étendu aux trottoirs de nos grands centres urbains. Où des enseignes et établissements « barricadent » l'espace public dédié aux piétons pour faire leur grand ménage. Se moquant cyniquement de la sécurité de nos citoyens qui sont, de la sorte, basculés en pleine chaussée pour traverser la « barrière » à des moments où la circulation routière s'anime. Et, surtout, où des chauffards s'adonnent à leur rage de conduite dès les premières heures matinales. Ce qui provoque une double entrave au pauvre piéton qui ne sait plus dans quelle « jungle » naviguer : un trottoir honteusement squatté par nos « nouveaux seigneurs » d'une part, et la route bloquée par l'anarchie des véhicules en plein « rodéo » urbain.