Le forum organisé à Casablanca par le ministère de l'Equipement et du Transport en partenariat avec la Banque mondiale sur le thème de « La logistique, facteur de compétitivité-approche partenariale public-privé » continue de susciter des réflexions vanacées et un engouement certain de la part des partenaires publics privés et internationaux pour booster un secteur promis à un bel avenir dans le Royaume. Le ministre Karim Ghellab a donné le ton de la mobilisation générale en soulignant, dans une allocution remarquée au forum sur la logistique du commerce que «les efforts que le Maroc fournit aujourd'hui pour le développement de la logistique et du transport sont considérables et visent à faire de ce secteur vital un atout de sa compétitivité et un catalyseur de son arrimage économique au marché européen à tous les niveaux». En écho, Théodore O. Ahlers, chef du département Maghreb à la BM, a reconnu que «les progrès rapides réalisés par le Royaume du maroc pour la facilitation du commerce dans différents domaines constituent une référence qui sera très utile pour d'autres pays membres de la Banque». Sur ce chapitre du partenariat entre une institution nationale et celle de Bretton Woods, il faut bien le signaler, le ministère de l'Equipement et du transport sous la conduite du ministre istiqlalien est considéré comme le partenaire privilégié de la BM dans toutes les négociations qui finissent toujours par aboutir. Logique, dirions-nous puisque le département concerné s'est vite imposé comme le champion des réformes sectorielles du gouvernement Jettou soutenu et accompagné par le plus prestigieux pourvoyeur de fonds de la planète. Et sur le front sensible de la logistique, les ambitions de réforme sont encore plus tranchantes car, foi de Karim Ghellab, «des réformes volontaristes des différents modes de transport sont menées et portent sur la libéralisation des marchés et, donc, une plus grande implication des opérateurs privés, notamment européens, ainsi que sur la convergence de la réglementation marocaine vers les meilleurs standards européens en matière de sécurité et de sûreté des transports». Illustrant ses propos par «l'un des exemples les plus parlants» fourni par la signature de l'accord d'open sky en décembre 2005 à Marrakech entre le Maroc et le bloc communautaire. C'est dans ce sens que des appels à une mise à niveau salutaire sont répétés à l'adresse des entrepreneurs nationaux invités à «maîtriser et optimiser les maillons des chaînes d'approvisionnement avec des contraintes de temps, de fiabilité et de qualité qui sont nouvelles». Considérée comme une «composante critique» de la compétitivité économique, la logistique se doit de se moderniser en bénéficiant d'un coup de pouce du secteur public marocain apte à en faciliter les évolutions et à sécuriser la chaîne logistique du commerce extérieur en répondant aux exigences d'émergence de nouveaux services. Les recommandations des partenaires du Forum et le plan d'action arrêté par le ministère et la BM intéressent la réforme portuaire et maritime, la facilitation portuaire et la mise en place de l'EDI (échange de données informatisées), la mise à niveau du transport routier, le développement de services logistiques, la sécurisation des chaînes logistiques, le renforcement des capacités des entreprises en besoins de formation et, en dernier lieu, le développement d'infrastructures logistiques. Rappelons que ce programme est intégré dans les priorités énoncées dans le CAS (Stratégie de coopération de BM sur la période 2005-2009 visant principalement à lutter contre la pauvreté et l'enclavement. C'est dire si les attentes marocaines sont plus importantes avec la suppression des barrières au commerce libre renforcées par les accords d'association avec l'UE et de libre-échange avec les Etats-Unis principalement, autrement dit les deux plus grandes puissances économiques du globe. Et l'enjeu de taille pour le Royaume est de comprimer au mieux les coûts logistiques liés aux échanges de l'économie nationale avec ses partenaires étrangers et s'appliquer à promouvoir des liens commerciaux plus étroits avec eux et à drainer plus d'investissements étrangers. Pour ce faire, la règle à suivre est claire selon les économistes en vue : «les conditions posées par les clients du Maroc son de plus en plus exigeantes. Le cycle des produits de la commande à la livraison peut parfois être inférieur à une semaine. Les entreprises marocaines doivent pouvoir répondre aux nouvelles exigences de performance».