La 9ème édition du Salon des aviculteurs qui se tiendra le 31 octobre 2006, sera une occasion pour le secteur de réitérer ses revendications pour le financement de sa mise à niveau. Ce secteur qui réalise 13 milliards de dirhams, en moyenne, de chiffre d'affaires, estime le coût du financement de sa restructuration à 300 millions de dirhams. Les temps difficiles que le secteur des aviculteurs avait connus en 2005 pour cause de grippe aviaire semblent être rangés dans un rayon de mauvais souvenir. Les aviculteurs n'ont aujourd'hui qu'une seule parole à la bouche : se mettre à niveau. C'est dans ce contexte particulier que la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole (FISA) tient sa 9ème édition du Salon avicole de Casablanca « Dawajine 2006». C'est une édition qui aura lieu du 31 octobre au 2 novembre 2006. « Ce salon aurait dû se tenir depuis le mois d'avril de l'année en cours. Nous l'avons décalé au 31 octobre prochain pour attendre la mise en vigueur des décrets de la loi relative à la sécurisation du secteur avicole. Tous les intervenants ont à leur disposition la période allant d'avril 2006 à avril 2007 pour se mettre à niveau», déclare Youssef Alaoui, président de la Fisa. «Cette mise à niveau se fera par des mesures d'accompagnement», ajoute pour sa part, Ahmed Addioui, président de l'Association nationale des producteurs des viandes de volailles (APV). Il s'agit entre autres des demandes de facilités de paiement des impôts. Elles doivent être présentées aux comptables chargées de recouvrement avant le 19 décembre 2006. Des facilités de paiement peuvent être consenties en fonction du montant des arriérés fiscaux de chaque opérateur et de ses capacités de paiement. Ces facilités, dont le délai ne pourra excéder 24 mois, sont subordonnées au versement d'un acompte d'au moins 20 % de la créance exigible et à la présentation d'une garantie conformément à la réglementation en vigueur. Pour les aviculteurs, on demande les mêmes soutiens que les autres secteurs. Pour appuyer cette revendication, ils mettent en avant l'importance de leur valeur ajoutée dans la formation de la richesse nationale. Le secteur avicole au Maroc réalise bon an mal an une moyenne de 13 milliards de dirhams. C'est aussi 236.000 emplois. Sans compter que plus du tiers des protéines animales dans la ration alimentaire moyenne du consommateur marocain est fourni par le secteur avicole. Enfin, ses investissements cumulés s'élèvent à 6,3 milliards de dirhams. « Pou financer sa mise à niveau, les besoins du secteur avicole sont estimés à un montant global de 300 millions de dirhams jusqu'en 2010. Des miettes comparées à ce que les autres secteurs économiques porteurs ont reçu pour leur contrat programme mais aussi par rapport aux investissements massifs que les professionnels continuent de consentir. La balle se trouve dans le camp de la Primature», continue Youssef Alaoui. Concernant le financement de la formation, la Fédération avance qu'elle sera entièrement prise en charge par les privés. Les 300 millions de dirhams que les professionnels demandent au gouvernement serviront surtout à apporter une aide conséquente à l'élevage ; ce qui le rendra plus performant encore. Derrière cette logique dans la recherche de la performance, les aviculteurs ont pour objectif : de conquérir à court et moyen terme le marché européen en produits frais. Pour ce faire, ils misent sur la proximité et la loi n° 49-99 relative à la protection sanitaire des élevages avicoles, au contrôle de la production et la commercialisation. Ceci dit, concernant les craintes que le secteur avicole marocain ne résistera pas à terme aux aviculteurs américains produisant du poulet à bas prix, Youssef Alaoui a été convaincant : « dans le cadre de l'accord de libre-échange qui lie le Maroc aux Etats-Unis d'Amérique, le démantèlement se fera dans notre secteur de façon graduelle. Nous bénéficions d'une période de 25 ans. Un temps largement suffisant pour se mettre à niveau». Même une fois le démantèlement réalisé, il n'est pas sûr que les aviculteurs américains puissent venir nous concurrencer. À cela deux arguments de taille ont été avancés. Les concurrents de l'Oncle Sam ne pourront exporter vers le Maroc que des produits congelés. Or, le consommateur marocain préfère de loin le poulet frais.