Les aviculteurs revendiquent le statut d'agriculteurs. Ayant frappé à toutes les portes, c'est au cabinet royal qu'ils ont récemment adressé leurs doléances. Une année est passée. Mais, à écouter les propos tenus par les professionnels du secteur de l'aviculture, l'on dirait que la machine du temps a cessé de tourner depuis. Les mêmes «revendications» que l'année dernière sont mises en avant par les professionnels du secteur, à la veille de la tenue de la cinquième édition du salon professionnel de l'aviculture. A la seule différence que cette fois, ils ne comptent plus rester les bras croisés en attendant qu'une résolution leur soit proposée par les pouvoirs publics. «Une lettre a été adressée au Cabinet Royal pour arbitrage», avance Youssef Alaoui, président de la fédération interprofessionnelle du secteur avicole (FISA). Le thème le plus important demeure celui de mettre fin à la confusion qui entoure la définition d'un statut fiscal propre à la profession. Après avoir frappé à toutes les portes, cette fois-ci, c'est l'arbitrage royal qui est sollicité. Les éleveurs veulent être identifiés comme des acteurs du secteur agricole. Une telle reconnaissance leur permettra de bénéficier de l'ensemble des avantages dont profitent les agriculteurs notamment au niveau fiscal. Pour cela, ils ne comptent pas laisser passer un document aussi important que la loi de finances 2003, actuellement en cours de préparation pour que leur revendication y soit intégrée. En attendant qu'une solution soit identifiée et mise en application, les aviculteurs misent gros sur l'apport que peut leur procurer le salon Dawajine dont l'édition dernière a, selon les organisateurs, drainé pas moins de 120.000 visiteurs. Cette année, ils espèrent atteindre le chiffre de 150.000 personnes. L'apport se compte en termes d'échange d'expériences vécues à l'échelle internationale. Car ce sont quelque cinquante exposants étrangers, contre soixante nationaux qui sont attendus à ce salon. La coopération ne devrait pas se limiter au seul volet d'échange d'expériences, mais s'étendre à l'investissement dans la filière. Les propos tenus par le président de la FISA en attestent. «Les exposants étrangers croient profondément en les potentialités qu'offre le secteur de l'aviculture au Maroc», lance-t-il. L'une des formules pour attester de l'attrait qu'exerce le secteur sur les investisseurs étrangers potentiels. Ceci étant, le bilan dressé par la fédération des aviculteurs montre que le secteur a connu une expansion rapide au courant de la dernière décennie. La principale raison est relative à la forte demande du marché intérieur. Autre argument de taille, l'élan qu'a connu l'enveloppe des investissements engagés aussi bien en amont qu'en aval de la chaîne de production. Elle a atteint à la fin 2001 quelque 5,5 milliards de DH pour un chiffre d'affaires de l'ordre de 10,8 milliards. Un secteur où la main d'œuvre se fait nombreuse. Environ 55.000 personnes sont directement employées par le secteur. 165.000 autres y travaillent d'une manière indirecte que ce soient dans les circuits de distribution que de commercialisation.