En grand amateur de la poésie arabe classique et populaire marocaine, Fathallah Lamghari a entamé sa carrière artistique par l'écriture. D'un imaginaire fertile, il fait partie des grands auteurs ayant marqué l'histoire de la chanson moderne marocaine tels Mohamed Belhoucine, Ahmed Tayeb El Alj, Ali Haddani et autres Tahar Sabbata. « J'ai écris plus pour les autres que pour moi-même. ». Depuis plus de quarante ans qu'il pond des textes à la thématique variée et au style métaphorique et symbolique. Qui, de nos illustres artistes, n'a pas emprunté l'un de ses textes ? En 1959, Mohamed Mazgaldi lui chanta « Al warda ». Abdelhay Skalli, « Ala al bab tallat al gamra », composée par l'algérien et regretté Ourad Boumediene, auteur du célébrissime « Ya ben sidi, ya khouya ». A Abdelhadi Belkhiat, le complice, il offre « Jarh Kdim », « Mahtar », ainsi que l'inoubliable « Sannara », composée par Mohamed Benabdessalam. A Abdelouahab Doukkali, « Addar li hnak ». A Ismail Ahmed, « Khallik ya kalbi hani » . A Mahmoud Idrissi, « mouhal insak al bal » et a Lahbib Idrissi, « Mabkiti andi filbal ». Il confie à Naima Samih, « Hada hali », « Ala ghafla » et à Samira Bensaid « Faitli chaftak », les trois composées par Abdelkader Rachedi. F. Lamghari fut à l'origine de la carrière de Latifa Raâfat qui lui interpréta «Ana faârk ya imma», «Achrat lahbab» et «Maghyara», dernier tube de cette dernière. Outre les textes d'amour, il concocta plusieurs refrains patriotiques dont l'immortel « Nidaa al Hassan ». Il se remémore ses circonstances, « j'étais devant la télévision quand feu Hassan II a annoncé la Marche Verte. C'est son discours qui me l'a inspiré. Je l'ai rédigé en un quart d'heure. Abdallah Issami l'a composé la nuit même et les répétitions débutèrent le lendemain. La première chanson consacrée à l'événement fut l'hymne des marcheurs, reprise, en chœur, par l'ensemble du peuple marocain. D'un chant patriotique et événementiel à un refrain populaire et immortel, « Nida al Hassan » est entonnée à toute occasion. N'a-elle pas accompagné le dernier grand défilé militaire, organisé dans le cadre du cinquantenaire de l'Indépendance ? Personne n'a évoqué le nom de son auteur, Fathallah Lamghari et encore moins celui de son compositeur, Abdallah Issami alors que nos deux artistes méritaient la tribune officielle, boulevard de la Victoire à Rabat !