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L'heure de vérité pour A. El Fassi
Publié dans La Gazette du Maroc le 31 - 07 - 2002


L'Istiqlal a peaufiné sa stratégie
Sitôt terminées les élections, Abbas El Fassi devra se présenter devant le 14ème Congrès de son parti. C'est dire qu'il joue et risque gros, car les assises, c'est lui qu'il l'a voulu ainsi, le jugeront sur ses résultats.
Yasmina Badou fera date. Elle est avec celles de Béni-Mellal et Errachidia, l'une des trois femmes tête de liste à l'échelle d'une circonscription provinciale. Toutes les autres, connues et moins connues, que ce soit à l'Istiqlal ou dans les autres formations, ont préféré, au prix de batailles rangées dans les coulisses des partis, jouer la sécurité douillette qu'offre la liste nationale.
Pour cette avocate, istiqlalienne de père en fille, la partie n'est pourtant pas facile. En face d'elle, dans la circonscription Casa-Anfa, pas moins que des ténors, ou présumés tels : deux anciens ministres, «l'usfpéiste» Khalid Alioua, et le «pépsiste» Saïd Saâdi devenu célèbre par sa gestion,pas toujours heureuse, du projet du plan d'intégration de la femme dans le développement, ainsi qu'un député sortant, l'islamiste PJD Lemdaouar.
Mais des ministres, Yasmina Badou en a déjà bouffés. Vice-présidente d'Alliance Pro, où elle se distingue par son activisme dans la société civile, l'avocate n'est ni une parvenue ni une parachutée au sein de l'Istiqlal. Sa position d'aujourd'hui, elle la doit beaucoup moins à son père qu'à son militantisme. Lorsqu'elle a décidé de présenter au sein de son parti sa candidature à la candidature, elle était sûre de son fait. A tout point de vue, elle correspondait parfaitement aux critères qu'avait instaurés Abbas El Fassi pour trancher objectivement et démocratiquement entre les candidats. Militante de base, avant de devenir première femme responsable d'une section précisément celle de Casa-Anfa qui compte plusieurs quartiers populaires, elle avait bien labouré son champ de bataille. Vingt-et-un candidats à la candidature jouaient des coudes pour figurer dans le hit de la présélection, Yasmina Badou est sans surprise parmi les dix sélectionnés. Dès lors, les primaires à la base - passage obligé, en principe, pour occuper la tête de liste ou y figurer - n'étaient plus qu'une formalité, et c'est tout naturellement qu'elle ne fit qu'une bouchée de Youssef Tahiri, celui-là même qui, alors qu'il était ministre des mines et de l'énergie, nous avait proclamés “monarchie pétrolière”. L'armateur Hassan Sentissi, lui, a intelligemment préféré se retirer de la course.
S'il a ainsi montré son efficacité à Casablanca-Anfa, le système imaginé par le secrétaire général de l'Istiqlal et ses amis pour faire fonctionner la transparence et éviter les déchirements pré et post-compétition pour la candidature, n'a pas été appliqué dans l'ensemble des circonscriptions avec la même rigueur et n'a pas connu partout le même succès. L'Istiqlal a bien été le premier à annoncer sa “fierté” d'avoir bouclé, avant tous les autres, le choix des têtes de liste pour les 91 circonscriptions législatives, mais l'accouchement ne s'est pas fait sans douleur. De nombreux militants dénoncent, en effet, “les quarante entorses” faites au système de présélection décidé, et rendu public à grandes pompes, par le Conseil national lors de sa dernière session. Même s'il est dans “l'ordre naturel des choses” que les membres de la direction du parti, une dizaine, peuvent prétendre mener de facto leurs listes, même s'il peut paraître normal que les trente députés istiqlaliens sortant remettent en jeu leur mandat de droit devant leurs électeurs, beaucoup dans les sections ne l'entendent pas de cette oreille. Outre que cela n'a pas été dit clairement au Conseil national, ni même sous-entendu, la géométrie- variable appliquée à certains cas, à l'exemple de Mohamed Benjelloun, membre du comité exécutif qui n'avait de choix que de passer par la base ou se désister et du député sortant Mahdi à Casablanca qui n'a pas été reconduit, conforte les militants dans le refus de ce “deux poids deux mesures”.
Parfois même là où le système des critères et de recours aux primaires a été observé, les partisans de l'Istiqlal n'ont pas manqué de dénoncer l'ingérence des inspecteurs, voire du siège central à Bab El Had. Il n'y a pas jusqu'à la circonscription du patron de l'Istiqlal où les ondes de choc de ce bric-à-brac électoral ne passent pas. Tandis que Abdenaceur Hsissen que l'Istiqlal considérait à Larache comme l'une de ses figures de proue locale, préférait son clan familial à son camp politique, le secrétaire général de la Jeunesse istiqlalienne, Abdellah Bekkali, gèle son activité et s'apprête à prendre l'avion pour une destination inconnue au risque de maculer l'élection de A. El Fassi tenu pour être le premier des istiqlaliens, à un excellent score.
Certains y verront volontiers un “manque de charisme” du secrétaire général de l'Istiqlal, d'autres plutôt les effets inévitables du “plus démocratique” que le successeur de M'hamed Boucetta a amené avec lui. Mais la démocratie est ainsi, un apprentissage. Abbas El Fassi, dans le tumulte de ce qui aurait pu être une saine compétition, est en train de la réapprendre. C'est d'ailleurs lui qui joue et risque gros dans l'affaire.
Dans la position du soutien-critique, il a fait de l'intégrité des élections son credo et de la promotion de la démocratie interne au sein de l'Istiqlal un leitmotiv qu'il a martelé à tout vent. Arrivé à la tête de l'Istiqlal dans les habits de la rénovation, du rajeunissement et de la consolidation, il a aujourd'hui devant ses militants une obligation de résultat. Le 27 septembre sera pour lui, de ce fait, l'heure de vérité. Qu'il ramène l'Istiqlal à ses scores procédents (entre 45 et 50 députés) et il aura gagné son pari. Qu'il fasse moins ou autant que son prédécesseur lors des dernières élections
(31 députés) et il saura que quatre ans de périples répétés à travers les sélections et de “week-end parti” n'auront servi à rien.
Situation d'autant plus périlleuse que le gendre de Allal El Fassi devra se présenter, sitôt finies les élections, devant le Congrès de son parti. C'est lui qui l'a d'ailleurs voulu ainsi pour être jugé par les congressistes sur son bilan, à l'aune de son succès électoral ou de son échec.


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