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La fetwa qui a fait sortir les Oulemas de leurs gonds
Publié dans La Gazette du Maroc le 02 - 10 - 2006

Qaradaoui, figure cathodique de la prédication islamiste décrète une fetwa incendiaire. La réplique du conseil supérieur des Oulemas, présidé pas Amir Al Mouminine ne se fait pas attendre. Une cinglante réponse qui fait couler encore de l'encre. Lecture
Plus qu'une réplique, un coup de semonce. La réaction du Conseil supérieur des Oulemas du Maroc à Youssef Qaradaoui, le prêcheur cathodique de la confrérie des frères musulmans, a été des plus dures et n'a laissé aucun ambage quand à l'attitude des docteurs en foi marocaine. En clair : Qaradaoui aurait mieux fait de se taire et laisser “Al Iftaâ” aux instances marocaines ad hoc.
L'histoire remonte à la première semaine de septembre. En mal de décret, un marocain demande son avis à Youssef Qaradaoui sur les emprunts bancaires en vue d'accéder à un logement. Le casse tête de toujours ne tarde pas de devenir une affaire d'autorité religieuse et une histoire qui fera des vagues. L'imam télévangéliste, érigé depuis bien des années, l'autorité incontournable en matière des banques islamiques conseille au demandeur de recourir à ce genre d'emprunt, en dépit d'une certaine vision qui interdit un tel choix. Normal et apparemment bien accueilli, surtout. "Attajdid", officiellement organe du Mouvement unicité et réforme et officieusement celui du PJD titre sur l'affaire : Al Qaradaoui, décrete une Fetwa pour les Marocains leur permettant de recourir au crédit-bail. Le quotidien croit bien faire ? Une chose est sûre : l'argumentation du Cheikh ne manque pas d'irriter des franges de l'opinion marocaine. Et pour cause : les Marocains, selon les sous entendus du décret, sont traités sur un pied d'égalité que les musulmans vivant à l'étranger.
Décodons : "à l'image de la communauté musulmane à l'étranger, qui souffre de l'absence de banques islamiques, il est permis aux Marocains d'user des moyens disponibles", explique le Cheikh. Et d'ajouter : "ce qui vaut pour cette communauté, vaut pour les frères au Maroc". Insulte, ultime offense, s'indigne la presse marocaine.
Le lendemain "Attajdid" revient sur le sujet. Cette fois, c'est un alem marocain et non moins membre du conseil supérieur des Oulemas qui monte au créneau. Autrement, Al Qaradaoui, prié dans la foulée de réviser ses cours sur la jurisprudence malékite, est à côté de la plaque. Le jour même, un article sur les colonnes d'Al Ittihad al Ichtiraqui charge le fakih égypto qatari. Cerise sur le gâteau : Ahmed Khamlichi, le directeur de Dar Alhadith Al Hassania, notre Imam academy, juge dévalorisant le décret de Qaradaoui : "c'est là, écrit-il, un préjudice porté aux Marocains". D'autant plus que Qaradaoui, note khamlichi, fait dans l'amalgame : il fait une distinction non appropriée entre éthique et religion.
Piqué au vif, Attajdid revient à la charge et croit déceler une campagne aux relents politiques. C'était avant la réplique, aussi véhémente que solennelle de la commission présidée par Amir Al Mouminine et relevant du Conseil supérieur des Oulemas. Les choses s'emballent, vu les propos ouvertement très durs. Sans le citer nommément, le communiqué s'en prend au prêcheur cathodique et défend la singularité marocaine en matière religieuse et tradition malékite. Tout y est : compétence en la matière, morale de la foi, modestie du savoir et on passe.
Toujours prompt à politiser tout débat, certains milieux, pas seulement locaux, y voient une machination aux relents électoralistes. Plus, en chargeant Qaradaoui, lit-on par-ci et par-là, les autorités ont cédé aux pressions des ennemis politiques du PJD, promis à une victoire écrasante en 2007. Le jeu est cependant périlleux, et même la direction du PJD ne cautionne pas ouvertement une telle défense. Cadeau empoisonné ? Quoi qu'il en soit, il est difficilement défendable pour un parti qui se dit islamiste de présenter le conseil supérieur des Oulemas comme une entité "manipulable à merci". Encore faut-il décider de se mettre à dos, et les Oulemas et les partis politiques. Un vrai imbroglio, et le PJD risque d'y laisser des plumes. On ne le sait que trop : le temps est aux fetwas. Incendiaires, précisément. Partout dans le monde, les décrets religieux font déchaîner les passions et déclarer les feux. S'aligner sur les positions du radicalisme religieux peut s'avérer très coûteux et donc aléatoire.


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