Mais que fait dont le conseil de la ville pour veiller au bon grain d'un service public citoyen dans une mégapole livrée à l'anarchie des ordures et des usagers abonnés «arnaqués» par la Lydec dans la facturation d'eau et d'électricité ? Sur ce point, comment expliquer les tarifs de vente de la ressource hydrique puisse varier du simple au double sinon au triple entre régions desservies par l'ONEP et la malheureuse métropole économique saignée par le gestionnaire délégué concessionnaire de la distribution d'eau, d'électricité et de l'assainissement ? Hélas, les concessions et gestions délégués privées de services publics ne sont pas toutes d'égale performance socioéconomique selon les régions investies et force est de constater que deux années après la concession du ramassage des ordures à Casablanca, cette ville croule toujours sous des tas d'immondices qui jonchent les quartiers, les rues, à proximité des résidences et, même, à proximité des institutions. Les Bidaouas en ont le ras-le-bol et le font savoir à qui de droit lorsqu'ils réclament, en colère : «pourquoi le maire de la ville ne parcourt pas les artères de la cité et les quartiers populaires pour se rendre compte de visu de l'état de saleté insupportable dans lequel végète la plus grande agglomération du Royaume ?» Les citoyens sont pris en otage d'une politique de chantage qui les ampute d'une bonne partie de leur pouvoir d'achat pour casquer les tarifs flambants de la Lydec d'une part, et les risques graves de santé face aux ordures qui envahissent la ville, d'autre part. Cette même Lydec qu'on retrouve rattachée au même groupe international dont fait partie l'un des concessionnaires du ramassage des ordures, SITA Al Beïda. Une concessionnaire qui n'aura réussi, jusque là, qu'à mécontenter, chaque jour davantage, des Bidaouas horrifiés de traverser certaines rues carrément transformées en décharges publiques sauvages. Et pendant ce temps-là, le Conseil de la ville, régulièrement déchiré et qui n'arrive pas à souder ses rangs ni à respecter son timing de réunions ni le quorum réglementaire des délibérations s'entêterait à ne voir que la partie émergée de l'iceberg en faisant avaler la couleuvre d'une ville propre et nettoyée à des Casablancais qui refusent d'être «pris pour des idiots». D'ailleurs, l'on se rappelle le douloureux épisode de Mdina bus pour la concession des transports urbains qui tournait au scandale avant que la pression de la rue ne parvienne à modifier les choses. Une certitude : les concessionnaires des services publics doivent se rendre à la raison que les villes marocaines ne sont pas des dépotoirs. Et que le service public dans le Royaume doit jouir des mêmes égards que dans les cités du Vieux continent d'où viennent ces sociétés privées peu scrupuleuses et mues par le seul souci affairiste et de maximisation de gains. A bon entendeur…