Hasard, foudres…et élections Il parle autrement qu'il ne pense, il pense autrement qu'il ne devrait penser, et ainsi jusqu'au plus profond de l'absurde, c'est ainsi, ou presque que F. Mauriac décrit un de ses personnages. Le plus étonnant, c'est presque le portrait de Noubir Amaoui, tiré de son entretien avec «Attajamoue» du mercredi 7 courant. Il n'a aucune haine pour l'exagération, ce vice auquel de “bels esprits” ont donné un nom : le mensonge des honnêtes gens ! Pour commencer, il s'est trouvé une fibre intégriste : “je partage avec Al Adl wal Ihsane, dit-il en susbstance, la notion d'interdire le péché (Al Mounkar). Un peu plus loin commence l'incompréhensible disgrâce du S.G de la CDT : confondre intérêts de la patrie et règlement de comptes. Si l'on comprend sa dent dure contre certains de ses amis, on ne peut tolérer ce qui suit : “si j'ose parler, je déclencherais un feu que nul ne saurait éteindre”. Dieu du ciel ! Amaoui possèderait-il des armes nucléaires, des missiles balistiques ? Que nenni ! Lui-même nous rassure dans les colonnes du quotidien des amis de Aujjar. Mais, “au commencement étant le verbe” et toute la disgrâce du mastodonte syndicaliste du pays, est qu'il doit confier aux mots, aussi instables qu'imprécis, ces choses les plus précises : les secrets. “Je garde, enfouis, les secrets de plusieurs catastrophes”, dit-il. Et il suffit qu'il ouvre la bouche pour que tous les drames s'abattent sur le pays. Oracle ! Sauf, et c'est là une vertu qu'il faut lui reconnaître, que Amaoui ne parle pas en homme politique, ou chef de file de quelque parti. Mais, en détenteur de secrets ! Amaoui a été aussi de la fête, dans ce bal, qui ne fait que commencer : la danse pré-électorale. Les partis politiques, souffrent, paraît-il, de crise de délirium tremens. Ils ne lésinent pas sur les moyens; le “bagage” verbal surtout. Sobriquets, insultes, diffamations…itou, itou. “Délire” par-ci, “misère” par-là, “menteurs, hypocrites”…il suffit de feuilleter la presse pour mesurer l'étendue de la déchéance, tant politique que morale. Là aussi, Amaoui fait des émules. Le plus en vue cette semaine, c'est Mohamed Ziane ! Eh, oui. Celui-là même qui avait traduit, au nom du gouvernement, Amaoui en justice. Accusation : diffamation. Ironie du sort, Maître Ziane, avocat et ex-ministre des droits de l'Homme, s'inspire de la même école pour attaquer le gouvernement. Dans “Assabah” du vendredi 9 août, Ziane a traité l'exécutif de “professionnels de l'escroquerie”. Nos célébrités, toutes activités confondues, ne sont pas enclines à donner d'autre choix que les impressions chaotiques de la politique. Dieu m'est témoin que je ne hais ni Amaoui, ni Ziane qui, eux se vouent des animosités plus qu'avérées (est-ce une bêtise de l'affirmer ?). Mais, je ne peux réprimer cette idée : le hasard, en politique, est un grand railleur. La comédie du hasard ne s'arrête pas. Car, comme disait Balzac, le hasard est le plus grand romancier du monde : pour être fécond, il n'y a qu'à l'étudier. Ou étudier ses sujets. Comme Me Taoufik Moussaïf, l'avocat des membres d'Al Quaïda - on s'en souvient encore, de ceux d'Al Hijra wa Attakfir et pour finir, des ultra barbus de ce qu'on appelle le safafisme combattant. Pour ce juriste, devenu célibataire depuis l'affaire de la fameuse “cellule dormante” ces messieurs que les forces de l'ordre ont savamment mis au pas, ne seraient que de simples malfrats. Et leurs aveux ? Simples élucubrations d'une certaine presse. Leur vie à part, en rupture de ban avec la société ? Conséquence d'une pauvreté de vie en sabot ! Une réponse : est-ce le pur hasard - toujours lui - qui fait de lui, toujours lui, l'avocat de tous les ultra-barbus ? O bizarre coïncidence ! “Youssef Fikri, le gourou des sanguinaires de Sidi Moumen, habitait le même quartier que celui de mes clients - affirme l'avocat”. Ils se prêtent l'argent, font la prière ensemble (ne sont plus des malfrats, alors ?) et, comble des combles “l'émir” Youssef Fikri “demande à mon client de garder chez lui une sacoche contenant la tenue d'un gendarme et des menottes !”. Appréciez la prouesse. Car, il est vraissemblablement très courant que deux pauvres hères barbus, habitant des quartiers malsains se confient des sacs en plastique avec des tenues de militaires, trouvés morts ou agressés ! Quel hasard. Cette-fois, il n'est plus railleur. Car une personnalité politique très respectée, raisonnable, connue pour son sens de la mesure comme Saâd Eddine Othmani a cédé à la simplicité, la panique, pour ce médecin, affable et amène, ceux-là sont les ennemis du PJD qui ont monté ces arrestations. “Ces dernières font partie d'une campagne contre les PJDistes”. Cause ? Les élections ! On attendait mieux, franchement docteur. Car, il y a crimes. Crapuleux contre tous. Même vous, docteur !