« Les piscines argentées scintillaient comme des poissons morts dans les établissements du bord de mer. Leurs noms seuls auraient suffi à faire bronzer une colonie d'albinos. Acapulco. Tahiti-Plage. Miami. Sun-Beach. Kon-Tiki… » écrit Tito Topin dans « 55 de Fièvre ». L'aménagement de la bordure rocheuse de la corniche casablancaise démarre lors des années 20. Les premiers centres de loisirs sont destinés au départ à une clientèle triée sur le volet. Le Lido créé vers les années 30, avec sa plage privée d'eau de mer, son restaurant et son dancing, est le premier établissement à voir le jour. En 1934, le restaurant panoramique « La Réserve » est construit sur pilotis. C'est la belle époque et le début d'un mythe : la côte casablancaise. Ainsi, bien avant l'indépendance, la corniche de Casablanca compte un grand nombre de piscines. Mais pour pouvoir y accéder, il faut impérativement être membre d'un club. Or la plupart des clubs sont créés et gérés par des Européens. À partir de 1935/36, bon nombre de marocains juifs et musulmans peuvent y adhérer et profiter des piscines de la corniche. Très vite, le nombre d'adhérents marocains devenu trop important, provoque une réelle crainte chez les Européens qui n'hésitent pas à renvoyer les autochtones des clubs. C'est ainsi que vient à des Marocains l'idée de créer le club du «Wydad Athletic Club», avec pour objectif avoué de participer aux diverses compétitions... et d'accéder à ces fameux établissements de bains.