Le porte-parole du Département d'État américain, Matthew Miller, a annoncé que la récompense de 10 millions de dollars arrêtée par les États-Unis pour quiconque fournirait des informations sur Abou Mohammed Al Joulani, de son vrai nom Ahmed Hussein al-Charaa, est maintenue. Le commandant du département des opérations militaires en Syrie, qui a mené le coup d'Etat contre le régime de Bachat Al Assad, est toujours qualifié par les Etats-Unis de « terroriste mondial ». « Aucun employé du gouvernement américain ne peut postuler pour cette récompense », a ajouté Miller lors du point de presse quotidien. Les Etats-Unis maintiennent ainsi leur position face à Al Joulani qui, malgré ses tentatives de donner une image réformiste de lui-même et de la faction Hay'at Tahrir al-Sham (HTS). La récompense de Washington de 10 millions de dollars pour toute information sur Al-Joulani a été annoncée en 2017, et le Département d'Etat a tenu a réitérer qu'elle tient toujours malgré que ce dernier ait permis de faire fuir le dictateur Bachar Al Assad. Le chef des factions d'opposition armées en Syrie, ainsi que le HTS qu'il dirige restent donc des cibles pour Washington, sans parler du fait que le HTS est inscrit officiellement sur la liste des organisations terroristes. Le président américain Joe Biden avait annoncé que les États-Unis travailleraient avec l'opposition en Syrie pour saisir l'opportunité offerte par le renversement d'Assad, mais une question a récemment émergé quant à l'étendue de la volonté de Washington de destituer Hay'at Tahrir al-Sham et Joulani des listes terroristes. Matthew Miller a indiqué, concernant le HTS que les Etats-Unis, avaient pour principes de « veiller à ce que la Syrie ne soit pas une base pour le terrorisme et ne constitue pas une menace pour ses voisins ». De même, il a ajouté qu'« il s'agit de veiller à ce que l'aide humanitaire soit autorisée à entrer en Syrie. Et il s'agit aussi de veiller à ce que les droits et les libertés de tout le peuple syrien soient respectés. Nous avons énoncé ces principes. Je pense que nous en avons parlé assez clairement ». Rappelant que les Etats-Unis n'opèrent pas « actuellement » en Syrie, à l'exception des forces de coalition dans la partie orientale du pays où le HTS est sous contrôle, il a estimé important que le peuple syrien décide du type de gouvernement et d'une constitution qu'il souhaite « d'un cadre qui représente ses aspirations, qui représente le type de compromis normal et de compromis qui se produit dans la société civile ».