En allant au port d'Essaouira et en regardant la mer, on remarque deux îles et de minuscules îlots proches de la côte. Cet archipel regroupe les îles de Mogador (ancienne Essaouira) ou îles purpuraires (de la couleur pourpre). Interdites d'accès, ces îles en apparence abandonnées, ont pourtant tant de choses à nous raconter… Le site de Mogador connu depuis l'Antiquité accueillait déjà les Phéniciens, au VII ème siècle av. J.C. Ils faisaient escale dans l´île de Mogador en descendant vers l'Afrique noire. Et lorsque les navires phéniciens, carthaginois, romains et portugais croisaient le long des côtes marocaines, la rade de Mogador les attiraient irrésistiblement. Plumes d'autruches, sel, épices, aloses, sucre, céréales, pourpre, chevaux, poudre d'or, étoffes... On y trouvait tout ce dont un marin peut rêver. Très tôt (au XIème siècle), Mogador desservit tout le sud du Maroc. Au XVIII ème siècle, le port et la ville en face des îles furent édifiés avec les premiers remparts. La plus importante de ces îles fut occupée de façon permanente pour la première fois, par les Romains à partir de la fin du premier siècle avant J-C. Le roi de Mauritanie Juba II y créa un établissement pour extraire la pourpre. Cette teinture était obtenue à partir d'un coquillage très répandu dans les fonds marins de la région: le murex. Ce précieux mollusque servait à fabriquer la couleur pourpre qui teignait les toges romaines. C'est donc ce colorant qui donna son nom aux îles Purpuraires.