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L'arrestation de Moulay Ahmed Laâroussi, baron de la drogue, va-t-elle faire tomber d'autres policiers complices ? : Des ramifications de Rabat à Tanger
Le réseau Moulay Ahmed Laâroussi, le baron de la drogue de Temara, a des ramifications à l'échelle nationale. C'est du moins ce qui ressort des conclusions du juge d'instruction de la Cour d'appel de Rabat. Depuis son arrestation, plusieurs têtes d'amis hauts placés au niveau de la DGSN sont tombées, la plupart suspendues de leurs fonctions jusqu'à nouvel ordre. Procès particulièrement alambiqué que celui de Moulay Ahmed Laâroussi. Le baron de la drogue, qui avait été arrêté à son domicile de Temara le 14 mai dernier, fait actuellement le va-et-vient entre la prison civile de Salé et la salle d'audience du juge d'instruction de la cour d'appel de Rabat. Le seul fait que le baron de la drogue soit auditionné par la justice fait trembler pas mal de monde, non seulement à Rabat mais également à Tanger. C'est que le parrain s'appuyait pendant de longues années sur la complicité sonnante et trébuchante d'amis haut placés dans le corps de la police et la douane. Chaque jour qui passe apporte son lot d'arrestation des complices véreux qui ont trempé dans le business illicite de Moulay Ahmed Laâroussi, alias «Chrif». Dernières interpellations en date, celles opérées, la semaine dernière, au port de Tanger. Il s'agit d'un commissaire de police, un officier et un douanier qui viennent s'ajouter à la première fournée de complices, sept policiers au total, avoués par le baron de drogue. Selon les premiers éléments de l'enquête, les trois suspects entretenaient des relations très étroites avec le narcotrafiquant pour lui faciliter le transit de la drogue vers l'Espagne contre le versement de pots-de-vin conséquents. Faisant l'objet de pas moins de 20 avis de recherche, Moulay Ahmed Laâroussi, avait, jusqu'à présent, allègrement déjoué les pièges tendus par les services de police qui étaient à ses trousses depuis plusieurs années. L'art de la manipulation Cultivant à merveille l'art de la manipulation, principale qualité requise pour faire un baron de la drogue parfait, Moulay Ahmed Laâroussi s'est hissé à la tête de la pyramide en exploitant un réseau qui s'étend de Tanger à Casablanca en passant par Kenitra et Temara. Haschich, cocaïne, ecstasy, le réseau du baron de Ouazane inondait tout le pays. Le petit loubard analphabète de la campagne du Rif choisissait, selon la température et souvent avec la bénédiction de ses complices, les chemins les plus aisés pour convoyer la drogue. Le plus souvent un véhicule léger ouvre la route au camion chargé de drogue. Reliés par des téléphones portables qu'ils laissent en ligne tant que la marchandise n'est pas arrivée à bon port, les chauffeurs sont avertis en temps réel de tout mouvement de police. Le baron de drogue tirait également les ficelles d'un trafic encore plus juteux, le trafic de cocaïne et celui des drogues synthétiques dont le fameux ecstasy. Lors de son interpellation, la police a découvert chez lui, à Temara, 98 kg de Chira, 7,840 kg de cocaïne, un fusil de chasse avec deux canons parallèles, 14 cartouches vivantes, 2 paires de menottes, une bombe lacrymogène, 2 talkies-walkies avec chargeur et deux batteries. La perquisition à son domicile a permis aux enquêteurs de saisir également 4 plaques minéralogiques, deux portant un même numéro d'immatriculation nationale, une carte grise d'un véhicule de marque «Mercedes», une autre d'un véhicule de marque «BMW» et un document de la visite technique, en plus d'un coutelas.