L'écologie humaine est la branche de l'écologie qui s'applique à l'homme. Il est possible d'appliquer la définition de Haeckel à l'espèce humaine et de définir l'écologie humaine comme étant la partie de l'écologie qui étudie l'espèce humaine, l'activité organisée de cette espèce, et son environnement. L'écologie humaine a plusieurs objectifs. Tout d'abord, elle consiste à étudier une espèce, l'homme, qui constitue en elle-même un écosystème. Ensuite, elle considère l'environnement de vie de l'espèce humaine, à diverses échelles (par exemple, en étudiant l'homme et l'écosystème urbain -la ville). Alors qu'il a longtemps été négligé par les écologistes, l'homme est considéré par l'écologie humaine comme un facteur écologique nouveau ; on étudie donc l'impact de son activité sur son environnement, et en retour l'impact des modifications de son environnement sur l'homme lui-même (par exemple, les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl sur la santé humaine). L'espèce humaine se différencie des autres espèces vivantes à différents titres : l'espèce a migré et colonisé pratiquement tous les continents. À de rares exceptions près (milieux extrêmement froids ou très arides), l'homme s'est implanté sur la totalité de la surface terrestre ; l'homme modifie son environnement de vie volontairement et consciemment (par exemple, en défrichant des forêts pour construire des villes, en supprimant des marais pour éliminer les moustiques) ; l'homme perturbe les grands équilibres de la biosphère et de la biodiversité par le biais de l'activité agricole et industrielle, par exemple en produisant les CFC qui entraînent la destruction de la couche d'ozone ; l'homme agit consciemment et délibérément pour essayer de restaurer certains équilibres (par le biais de protocoles internationaux, tels que le protocole de Kyoto) ; l'homme est la seule espèce dont l'activité en un point du globe peut avoir des conséquences en un point complètement différent (par exemple, l'émission des gaz à effet de serre par les pays développés pourrait entraîner un réchauffement climatique qui pourrait aboutir à la disparition du Bangladesh). Assimilation de l'homme à un écosystème : Le corps humain peut être assimilé à un biotope, c'est-à-dire un milieu défini par un ensemble de conditions physico-chimiques. Il est constitué d'un squelette, d'un ensemble d'organes et de systèmes de communication entre ceux-ci. Ce corps humain est un milieu de vie pour tout un ensemble d'êtres vivants. Sur la peau, dans le système digestif, dans les cheveux, cohabitent de nombreuses bactéries (certaines symbiotiques, d'autres commensales, voir parasites), des insectes (tels que les poux, les puces), des acariens, des vers (ténias, ascaris...). Selon la terminologie écologique, l'ensemble des êtres vivants (la biocénose) et son milieu de vie (le biotope) constituent un écosystème. Cet écosystème -l'organisme humain- doit maintenir de nombreuses caractéristiques constantes ou presque constantes (c'est-à-dire dans une certaine plage de valeurs) afin d'assurer la survie des différents êtres vivants ; on parle d'homéostasie. Par exemple : la conservation de la température ; la conservation de l'acidité (pH) dans le tube digestif (utile pour la digestion et pour les organismes y vivant) ; la conservation de la teneur en eau (équilibre des entrées par boisson et aliments, et sorties par sudation, respiration, digestion et excrétion). Tous ces équilibres sont maintenus sous la contrainte d'hormones produites par l'organisme grâce à des systèmes sensoriels complexes. Comme un écosystème, l'homme naît, grandit, atteint son état d'équilibre -le climax- et décline (sénescence).