« L'Université marocaine, une fabrique à chômeurs ! ». Cette affirmation est devenue, de nos jours, monnaie courante auprès de certains professionnels et étudiants pour exprimer la situation où elle se trouve ! En effet, à chaque table ronde, colloque international, conférence-débat… traitant la problématique de l'enseignement supérieur public au Maroc, nous nous cessons d'entendre que l'université publique marocaine forme des profils inadaptés aux besoins du marché d'emploi. [C'est devenu même un adage pour certain-e-s !] Pourtant, l'université marocaine est en perpétuelle évolution, et ce justement pour répondre à cette polémique : Dès la nouvelle réforme, introduite en 2004, instaurant le système LMD (Licence – Master – Doctorat), l'université a connu de progrès notables et ce à travers la mise en place des formations « professionnalisées », notamment les licences professionnelles et les masters dans des domaines jugés à forte demande sur le marché de l'emploi telle que : Marketing, génie civil, Logistique, actuariat, automatisme industriel, Finance, Audit ... Celles-ci visent, principalement, l'amélioration de l'employabilité des lauréats des universités tout en répondant aux besoins de son environnement socio-économique en matière de RH qualifiées constituant un vecteur de leur développement et ce à travers l'introduction, dans le cursus de formation, des stages de fin d'étude aboutissant, le plus souvent, à des projets professionnels. Ceci facilite davantage l'insertion d'une majorité de lauréats . S'ajoute à cela, une forte implication des professionnels dans le cursus de formation à travers leur participation dans la conception des programmes et les multiples partenariats conclus avec l'université en matière de la recherche & développement. C'est ainsi que la F.S.J.E.S de Casablanca affiliée à l'Université Hassan II - Ain Chock, à titre d'exemple illustratif, a lancé un master en sciences criminelles en collaboration avec la direction de la sûreté nationale en vue de l'alimenter en R.H. A cela s'ajoute également l'introduction, en 2011-2012, d'un module de culture entrepreneuriale dans les différentes filières relevant des établissements de l'université Hassan II, ayant pour but de promouvoir l'esprit d'entreprise et d'inculquer le goût de la prise de risque et d'initiative auprès des étudiants. L'université est, d'ores et déjà, devenue un lieu de perfectionnement intellectuel et personnel par excellence. Mais, il faut déployer plusieurs efforts en matière de « Marketing » et de communication afin de sensibiliser les différents opérateurs socio – économiques quant aux nouvelles tendances qu'a connu, connait et connaitra l'université publique marocaine et de promouvoir ses lauréats à travers la programmation d'opérations de communication auprès des entreprises et des formateurs d'opinion . Malgré cela, l'université doit, encore, se doter des ressources humaines, techniques et financières nécessaires à l'amélioration de la qualité d'encadrement et de la formation dans des filières à accès ouvert, principalement, les Licences d'études fondamentales où nous nous trouvons avec des amphithéâtres surchargés ( plus de 150 étudiants par ensemble ! ). D'autant que le nombre des futurs « nouveaux bacheliers » ne cesse d'augmenter à chaque rentrée universitaire et ce en vertu des statistiques du ministère de tutelle ! Cela étant, de grands efforts doivent être accomplis dans ce sens ! Aussi le renforcement des langues vivantes, des ateliers de développement personnel et professionnel, les stages surtout dans les filières à accès ouvert et le renforcement du partenariat avec le monde des affaires. Tels sont les axes d'actions des universités dorénavant ! Et ce d'autant plus avec la lettre royale adressée aux opérateurs lors d'un congrée d'union des universités arabes tenu à Fès en mars 2012. En effet, le souverain a insisté sur le rôle majeur que doit remplir l'université marocaine comme étant un vecteur encourageant le développement régional. « Cette université est appelée à être une source d'inspiration et d'incubation, une force de proposition constructive pour l'adoption de stratégies judicieuses et une partie prenante dans l'élaboration des grandes orientations des politiques publiques. Elle devrait favoriser l'insertion dans la société du savoir et de la communication, et participer à la préservation de notre identité et de notre civilisation »4. « Nous avons donc à cœur de réformer, moderniser et rehausser la qualité de l'université marocaine, afin qu'elle soit un acteur fondamental dans la préparation d'élites capables et dévouées au service de leur pays »4. « Il importe également d'être attentif aux créneaux de l'excellence, de l'innovation et de la créativité en général, d'encourager les personnes douées dans les différentes spécialités et les diverses branches du savoir et de leur ouvrir les portes de l'avenir »4. [Roi Mohammed VI dans sa lettre] Bref, l'université publique marocaine représente un grand chantier auquel nous devons tous (Etat, entreprises, enseignants, étudiants, parents…) adhérer en vu de créer des pôles d'excellence dont le pivot est l'université, au service du développement économique et social des différentes régions du royaume. ------------------------------------------------------------------------ Adil CHERKAOUI Etudiant – Chercheur en Management des Entreprises Université Hassan II – Ain Chock – Casablanca Avril 2012