A entendre le discours médiatique utilisé pour le traitement de l'islam, on peut facilement repérer une grande dose d'essentialisme. Des analyses qui renvoie au seul élément religieux devant chaque problématique. Du terrorisme au déficit démocratique, passant par l'inégalité entre les sexes à la pauvreté, la seule cause est la religion. Dans l'esprit de certains médias occidentaux en évacue toutes dimensions socio-économiques ou historiques. Il est rendu facile d'ausculter les misères du monde arabe à la seule variable religieuse. Ironiquement ce discours essentialiste ressemble à la solution islamiste. Il dit que « l'Islam est la solution » eux aussi écartent toutes les dimensions existante dans les sociétés pour mettre en avant que la religion. Voyons de près de quoi il s'agit. L'essentialisme est la notion de nature ou d'essence original d'une chose ou d'un concept fixé pour une éternité. Cette attitude est prédominante dans le traitement de l'Islam. On l'approche comme un objet figé dans le temps et l'espace. Il devient comme une personne, de la part de qui on attend des réponses. Avec cette méthode on ignore le vrai sujet l'acteur lui-même, soit la personne de confession musulmane. Reste qu'ici chaque musulman(e) se croit détenir le vrai islam et le transmet, et tombe lui aussi dans le piége essentialiste. En ces temps où l'Islam est devenu le Sujet par excellence pour augmenter les côtes d'écoutes, pour vendre des livres et des magazines. L'essentialisme est en vogue, même dans les milieux intellectuel et universitaire dits sérieux. Le meilleur exemple est la campagne médiatique qui a suivi le dernier livre de Gilles Keppel, FITNA. C'est le retour de vrais clichés coloniaux, « l'Orient compliqué » expliqué par des néo-orientalistes qui usent de mots avec un certain impact comme « djihad », « Allah » ou « Charia » L'essentialiste cherche toujours la réponse à la question « Que dit l'Islam ? » et il se trompe de piste, il doit chercher la réponse à « Que pense un musulman(e) dans cette période et dans ce lieu de l'Islam ? » Cette question a le mérite de s'adresser au sujet (le musulman) sur l'objet (l'Islam) La réponse de chaque musulman(e) diffèrera selon le produit de son histoire familiale, son niveau social, économique, intellectuel, etc. Et pour les personnes qui cherchent encore ce que dit « Vraiment » l'Islam. J'ai une mauvaise nouvelle pour eux. Monsieur islam n'existe pas, vaut mieux désislamiser les débats.