C'est bête, mais c'est ainsi. Les “vacancia” sont considérés comme des vaches laitières, ou des poules à plumer, que ce soit par l'Etat, la société ou même par les concernés eux-mêmes. On peut remarquer cela partout et tout le temps. Par exemple, le spot publicitaire de "Bienvenu" qui passe sur nos chaînes où l'on vante l'accueil chaleureux de nos compatriotes et qu'à la fin l'on y signale que ce n'est pas un appel aux dons ; pourquoi ? Parce que l'on nous a habitué à leur demander l'aumône, et à ne les considérer que par la devise qu'ils envoient à leur beau pays, et non pas comme des citoyens qui ont des droits et des devoirs. Pour ce qui est de la société, il n'y a pas besoin de s'étendre là dessus. Presque tout le monde a un membre de la famille à l'étranger, et l'on voit tous les ans les mêmes scènes : ils viennent avec des valises pleines à exploser, et ils repartent alourdis par quelques insultes (dans leur dos, et rarement en face) des mécontents qui n'apprécient pas le café ou les bonbons européens. Pour les “vacancia” eux-mêmes, du moins pour quelques uns, ils essaient de compenser le sentiment d'infériorité qu'ils ressentent à l'étranger vis-à-vis des étrangers par un semblant de supériorité par rapport à leurs compatriotes. Ce n'est pas trop demandé de leur part, et si cela peut leur redonner le courage et l'énergie pour refaire face au mépris des européens ou autres, alors “bessaha”. Bon, c'est tout ce que j'ai à dire, “Allah yessabarna 3la beladna, wo Allah yessabarhom 3la bladat ennass”