Assis sur le bout du trottoir, en posture de penseur de Rodin, sauf que ce gamin de 7 ans ne médite pas. Sur son petit visage de mal nourri la crasse se mélange avec les sillages de larmes, sans cesse séchées avec ces minuscules mains noires, devant lui un tas de sachets plastiques invendus, pas de bol il n'est pas arrivé à les refourguer aux petites dames du marché, c'est la faillite totale, le vendeur grossiste des sachets refuse de lui restituer la marchandise, et son banquier l'épicier du quartier exigera forcement le remboursement de son prêt, le petit business de Zaki est en péril quoi faire ? Le soleil se lève tard à Derb sultan, construit par les Français dans les années quarante pour repousser les nouveaux immigrants ruraux loin du centre ville réservé au petit bourgeois marocain et aux colons français. Le soleil se lève tard à deb sultan et quand il se lève il fait mal surtout en ce mois d'août, où notre ami Zaki ne pourrait pas se rafraîchir d'eau comme les autres font en face de lui derrière ce marché maudit où il passe la plus part de son temps pour vendre ses sachets. Pris par ces pulsions infantiles, Zaki jette tout et s'approche du grillage où des enfants de « bonne famille » s'échangent la petite balle jaune, ils jouent au tennis. Il faut dire que Zaki n'a jamais été jaloux de ces enfants, la réalité est tellement imposante qu'il se contente de se comparer avec les voisins de Derb sultan, pour lui il y a eux et lui bien sûr avec ses semblables. mais qu'est ce tu fais Zac, demande maiizou quoi ? ne me dis pas que t'es entrain d'attendre ta fiancée, elle ne sait même pas que tu existes chuuut ! elle arrive. ... A suivre