Les chants de l'âme et les champs magnifiques ! Noureddine Mhakkak : Le recueil de poèmes de l'écrivain marocain Abdelouahid Bennani intitulé « Air Aphone » nous présente un poète qui possède une voix intérieure si profonde, la voix des vrais poètes, et qui trace par sa vision poétique un chemin qui nous fascine par sa particularité et par sa sincérité. Couverture Cette sincérité qui reflète avec des mots magnifiques les chants de l'âme, l'âme d'un poète qui laisse la porte de son cœur ouverte, pour que la pluie puisse y enter. Car ce cœur est un cœur blanc qui aime bien les gens, les arbres, les poissons, les sirènes…, et qui veut que le monde soit plus beau encore et encore. On peut constater cela dès son premier poème bien rythmé dont le titre est bien frappant, "Air Aphone", qui nous touche si fort par son désespoir. Mais le désespoir ici est un désespoir poétique qui reflète un avantage infini selon le philosophe Kierkegaard, car ce désespoir cherche en lui-même et par lui-même l'espoir perdu, l'espoir souhaité qui nous pousse de faire beaucoup d'efforts pour créer un monde d'amour et d'amitié. Ainsi on trouve que notre poète déclare dans ce poème le sens de cet air aphone qui fait bouger les mots de l'âme, et qui fait créer les choses de la vie. Le poète écrit ces vers, avec beaucoup de tendresse, d'amabilité, d'aménité, decourtoisie, et de finesse .Voilà la preuve : « Mon air / Air Aphone/Gémit/ Le chant /de l'âme »ou encore « Et erre / les sons nus / Dans lesrivages / Irréels /Des syllabes ». Regardons bien comment le poète apu, grâce à un jeu particulier avec les lettres et les mots : " airet erre, réels et irréels " et grâce bien sûr au pouvoir de ses images poétique, nous toucher au fond du cœur. Car on a bien saisi son chagrin et sa vision humaniste envers le monde qui l'entoure. Regardons en plus mais avec un œil visionnaire qui voit au-delà des choses, comment ce poète a pu dessiner, tel un vrai peintre, une toile maudite, qui nous faire penser au grand Charles Baudelaire : « Sur l'estrade d'une vie sanssens A même le sol en briques et sang Une forme grotesque, terrestre et sale Vint de nulle part troubler la paix » C'est au cœur du poète que se situe le drame, selon l'expression de Hubert de Leusse. Il essaie de voir le monde avec son cœur, qui veut que la paix soit établie pour toujours, dans la toile qu'il dessine avec une plume pleine d'amour pour l'humanité entière. Mais la réalité l'oblige à voir dans cette toile même des charognes. Ce qui rend cette toile maudite. Ainsi on peut dire que contre le désespoir, et cette fois selon l'expression du grand Senghor, le poète a besoin de toutes ses forces, pour créer un monde de paix et de joie. En plus, la magie de ce poème là ne vient pas seulement de son sens, ou plutôt de sa signification, mais aussi de sa structure poétique, vient du rythme qui règne entre ses lignes, et même entre ses lettres et leurs sons .On remarque facilement que la lettre « S » se trouve presque dans tous les mots du poème. Ce qui crée une musique poétique très raffinée et très douce, mais pleine de chagrin et d'amour. Ainsion va trouver dans les poèmes qui vont se suivre dans les pages de ce beau recueil, un itinéraire riche d'émotions et des passions, un itinéraire richesous ses formes, des plus simples aux plus complexes. Itinéraire d'un vrai poète, un poète très chic, selon l'expression de Paul Verlaine , qu'on trouve que notre poète Abdelouahid Bennani a fait appel à lui dans son poème intitulé « Il pleut dans mon cœur ». Écoutons tous d'abord Paul Verlaine : « Il pleure dans mon cœur Comme il pleut sur la ville, Quelle est cette langueur Qui pénètre mon cœur » Écoutons maintenant Abdelouahid Bennani : « Il pleure à verse dans moncœur Vois-tu Verlaine comme jepleure ? Tes larmes étaient pour Rimbaud Les miens d'amers tombeaux Pour tout les dormeurs du val Pour toutes les victimes desballes » Cette sorte d'intertextualité poétique ouvre les fenêtres du poème vers d'autres champs poétiques, et lui donne des reflets venant de loin. Car l'intertextualité est un dialogue entre des écrivains qui appartiennent souvent au même monde. C'est pour cette raison qu'on a trouvé que Verlaine a honoré la poésie de Baudelaire et notre poète a honoré à son tour Verlaine. Voici donc que, dans ces poèmes, Abdelouahid Bennani a réussi de nous offrir un monde poétique bien remarquable. Un monde où tous les poètes humanistes ont une place dans ses jardins parfumés, une place sous les rayons des soleils de l'amour, la musique et la poésie bien sûr. Avons de nous quitter, lisons et relisons ces beaux vers écrits par sa belle plume : « Ma sirène, mon amour Oh ma reine de toujours Je te cherche de nulle part Ne te trouve est tard … » Ces vers représentent le style poétique d'Abdelouahid Bennani dans son premier recueil de poèmes « AirAphone ». Ce recueil qui a bien mérite ces belles paroles écrites par un autre poète qui n'est que Philipe Le moine : « Avec AirAphone, autant dans ce qu'elle peut avoir de plus douloureux que dans ses splendeurs cachées ou révélées, Abdelouahid Bennani humblement, nous convie à effleurer les mystères de l'âme humaine, de cette errance poétique longtemps vous ressentirez le merveilleux écho plein de vérité et d'interrogation. De lui viendra l'espérance… » * Abdelouahid Bennani : « Air Aphone » Éd : Poetas Sin Fronteras Voir : http://poetassinfronteras. aceboard.fr Ecrit par : Noureddine Mhakkak