Des centaines de milliers de sans-papiers travaillent dans le bâtiment, les travaux publics, la restauration et l'hôtellerie… Ils effectuent les travaux les plus pénibles et indispensables. Grâce à eux les routes s'allongent, les maisons s'élèvent, les plats chauds sont sur la table, le linge est nettoyé… Ils existent, mais les lois répressives qui se multiplient à des fins électoralistes les rendent invisibles. Pourtant dans la rue ils doivent raser les murs, se défenestrer pour fuir l'uniforme au risque de leur vie, vivre dans la crainte des rafles, des centres de rétention, des expulsions… Pourtant dans leurs lieux de travail, ils doivent baisser les yeux, subir les salaires divisés par deux ou par trois, les accidents de travail, d'être jeté dans la rue… sans pouvoir se défendre. Pourtant ils participent à l'économie de ce pays, alors que la chasse contre eux, contre leurs enfants devient chaque jour plus sauvage. Pourtant, ils sont décrits comme « profiteurs » du chômage, des allocations… Alors qu'il s'agit d'un mensonge entretenu pour des raisons politiques et économiques : 1) Il s'agit de diviser la population des pauvres, en mettant sur le dos des étrangers en particulier les sans-papiers la cause de leurs difficultés, 2) Les patrons ont besoin d'une main d'œuvre docile, pas chère, à leur merci, qui a peur de la police, exploitable et licenciable, qui n'a qu'un seul droit : se taire et obéir… Trop souvent, l'ignorance de leurs droits par les individus se traduit par leur manipulation, mais aussi leur ségrégation, leur exploitation voire la dénégation de leur dignité. En ce troisième millénaire.