Faire la politique de l'autruche, voiler certaines vérités considérées comme sujets « tabous », rendre impossible ou encore de l'ordre du non délicat certains sujets... C'est ainsi que prend place le non-dit dans une société quelconque. Le non-dit qui serait instauré dans la marge du « tabou », émane d'une volonté ferme, aussi bien politique, sociale et culturelles sans être basées sur des arguments et justifications bien fondés. Ce n'est autre que les autorités diverses d'une société du tiers monde qui veulent dresser cet espace épineux, débordant d'impasses et de lignes rouges masquées sous le nom du non-dit ! Les autorités du pays décident de ce qu'elles veulent classer en tant que tabous alors que les citoyens, conscients de leurs dires, se permettent de franchir ces lignes virtuelles et discutent aisément de sujets touchant au monde du Secret, à un monde « huis clos ». Ceci nous pousse à réfléchir sur ce prétendu chemin de démocratie qu'ils essaient de parcourir. Ou encore, est ce qu'on pourrait parler d'une société de démocratie quand celle-là est parsemée, jonchée de tabous et de non-dits de mille et une couleurs ?? « Le non-dit est d'abord le non connu », telle est sa propre définition. Serait-il possible de structurer ou vivre librement dans une société cloutée de tabous. Ces fameux tabous que les citoyens ignorent même !! Nombre de citoyens d'ici ou d'ailleurs se réfère à des traditions ancestrales du pays où ils résident, non par conviction, mais parce que ces « traditions » mêmes, sont seules inscrites dans la marge de l'acceptable, de la norme. Les autorités font de sorte que ces sujets tabous (abordant la religion, société, psychologie... Et la liste reste longue) soient de l'ordre de l'indiscutable pour ne pas animer cette envie ardente de chez les citoyens de savoir et de briser ces barreaux de l'ignorance et de la soumission aveugle ! Toutes les études ayant pour but d'éveiller et d'aiguiser les esprits étaient maudites. Preuves à l'appui : fermeture d'un institut de sociologie sous prétexte qu'il formait « les mauvais esprits ». Les sciences sociales, cependant, étaient associées à la théologie pour éviter par delà toute tentative de compréhension du pourquoi ! Prétendant le modernisme et l'ouverture, les sociétés du tiers monde en général, vivent encore dans des « zones obscures » envahies par le non-dit et les tabous. Or, on ne pourrait jamais prétendre la modernité et l'ouverture, du moins à mon sens, sans prendre ou s'offrir de grandes bouffées de liberté. Quand il y aura beaucoup plus de liberté, forcément, on brisera les « tabous », et de là, on pourrait déguster et bien connaître la saveur et le vrai arôme de la Démocratie et de la Modernité, qui jusque là, restent louches. Oh combien souples et simples, mais ces deux grands concepts portent en eux, un océan de valeurs humaines, sociales et culturelles qui jusque là encore, sont quasi ignorées par la majeure partie de la société. Il ne sert absolument à rien de jeter la responsabilité de cette asphyxie dont souffre la majorité des pays « en voie de développement », sur des facteurs qui lui sont bel et bien indifférents. Le sous-développement des sociétés du tiers monde est dû, à mon sens encore une fois, à cette obstination insensée de vouloir vivre dans le mystère, dans un monde semé de quiproquos. Comme il serait bien le résultat d'un refus catégorique à s'auto analyser et prendre un recul des deux cotés, Citoyens et Hauts Responsables, pour aspirer à une vie sociale, politique et culturelle bien plus paisible. « L'union fait la force », alors unissons-nous et regardons dans la même direction avec une conception des choses digne d'une société glorieuse ! Kamilya Hafd-Allah