« Ma vie est pourrie », « Si seulement je n'étais pas né », « Je vais me suicider », « J'ai pas de chance », « J'en ai marre de cette vie », et j'en passe... Toutes ces expressions, chacun de nous en a dit ou pensé au moins une fois dans son existence si ce n'est plus. Mais au fond sommes-nous aussi malheureux et dépourvus que nous le croyons ? Et bien j'ai tout simplement envie de répondre Non, avec un grand N. De quoi nous plaignons-nous au fond ? De ne pas trouver sa taille en voulant acheter les dernières baskets à la mode ? De ne pas être pris lors d'un entretien d'embauche ? De se faire larguer par son partenaire ? De redoubler une classe ? D'avoir un bouton sur le nez la veille d'une soirée importante ? De ne pas être populaire dans son lycée ? De se prendre une baffe par ses parents ? De se voir refuser une sortie entre copines ? En bref des futilités qui semblent totalement ridicules et minuscules comparées à d'autres personnes qui ont toutes les raisons du monde de se lamenter et de se plaindre et qui pourtant ne le font pas. Qu'en est-il de ces civiles innocents qui, du jour au lendemain, se retrouvent orphelins, veufs et sans famille au milieu d'une guerre qui semble interminable ? Leur quotidien c'est l'odeur étouffante de la poudre, la vue du sang à tous les coins de rue, la fuite incessante et la peur au ventre chaque fois qu'une bombe explose. Qu'en est-il de ces êtres qui finissent cloués dans un lit d'hôpital ou un fauteuil roulant, atteints d'une maladie grave et parfois incurable ? Leurs jours incertains sont semés d'une souffrance infinie, d'une solitude pesante et d'incompréhension. Qu'en est-il de ces gens pauvres qui vivent dans la rue ? Leur vie se résume à la mendicité, la douleur qu'apporte le froid de l'hiver, la famine qui les ronge de l'intérieur et le désespoir qui fait disparaître cette lueur que chacun de nous a dans ses yeux. Toutes ces personnes n'ont pas choisi de vivre dans la souffrance et la peine mais leur destin en est ainsi et pourtant elles ne se plaignent jamais du mal auquel elles doivent faire face tous les jours. Certaines d'entre elles gardent même le sourire et l'espoir d'une vie meilleure. Et nous dans tout ça ? On se sent soudain bien ridicules de dire qu'on n'a pas de chance et qu'on en a marre de la vie face à tous ces êtres démunis. Alors avant de dénigrer ce que la vie vous apporte, avant de tenter de mettre fin à vos jours, avant de pleurer pour des raisons totalement injustifiées, dites-vous qu'il y a toujours pire que vous sur terre. Et si vous n'en êtes pas convaincus, poussez la porte d'un hôpital, d'un orphelinat ou encore allez faire un tour dans les quartiers pauvres et vous vous rendrez compte de la chance que vous avez d'être en bonne santé, d'être entourés de gens qui vous aiment et de vivre dans des conditions descentes. Alors avant de vous plaindre, et si ensemble on relativisait ?