"Hier soir, les forces de l'ordre public ont une nouvelle fois pénétré les cités universitaires Suissi 1 et 2. Mais hier, une fois n'est pas coutume, ce sont les bâtiments des filles qui ont été visés. On a défoncé les portes, tabassé les filles, cassé tout ce qui pouvait l'être. Les témoins racontent une terreur incroyable semée par une centaine d'hommes de loi (dits CMI). Des étudiants ont été kidnappés, jusqu'à ce jour, ils ne sont pas revenus. De nombreuses personnes se sont enfuies vers l'internat de l'INSEA, école avoisinante. On a vu des pc portables jetés de par les murs de peur de leur perte... Ce matin, le paysage est horrifiant dans la cité universitaire. Le sang est mêlé aux débris divers. Les forces de l'ordre entourent encore les lieux. L'origine de l'attaque est un accident qui a tué hier un sahraoui et le chauffeur de taxi qui le conduisait. Un jeune de moins de 18 ans, conduisant une Mercedes de luxe, les a percutés de face. Le jeune en question était en état d'ivresse et ne détenait pas de permis. Cependant, il parait que son père est une personne d'influence. Le constat a été falsifié. C'est là que les étudiants ont commencé à protester et on connait la suite. Réagir, réagir... On aimerait bien, mais comment dans un pays encore loin de la démocratie et de la liberté d'expression." Ce matin, le paysage est horrifiant dans la cité universitaire. Le sang est mêlé aux débris divers. Les forces de l'ordre entourent encore les lieux. L'origine de l'attaque est un accident qui a tué hier un sahraoui et le chauffeur de taxi qui le conduisait. Un jeune de moins de 18 ans, conduisant une Mercedes de luxe, les a percutés de face. Le jeune en question était en état d'ivresse et ne détenait pas de permis. Cependant, il parait que son père est une personne d'influence. Le constat a été falsifié. C'est là que les étudiants ont commencé à protester et on connait la suite. Réagir, réagir... On aimerait bien, mais comment dans un pays encore loin de la démocratie et de la liberté d'expression." Je suis étudiante à l'Ensias - Rabat, nous sommes logés aux cités universitaires Suissi 1 et 2. Nous organisons cette semaine notre semaine culturelle à la cité Suissi1. Mes amis ont été bloqués dans la fameuse chambre blanche jusqu'à 3h30 du matin, les sahraouis grimpaient sur le toit de celle-ci pour échapper aux coups, mes amis ont été terrorisés. D'autres qui étaient dans leurx chambres (bâtiment 5) étaient en face du bâtiment 3 qui s'est fait lynché violement, ils ont vu des chambres entrain d'être saccagées et ont entendu des cris de filles horribles. Par ailleurs, d'autres ont retrouvé leurs chambres le lendemain complètement "détruites". Même les gens de l'INSEA, école avoisinante, ont pu voir le massacre. Et enfin, deux élèves Ensiastes de première année sont portés disparus jusqu'à ce jour, le directeur de notre école a dit qu'il va "ytdekhel" [terme intraduisible] pour les sortir de prison. Voila, que tous ceux qui ont des infos les rassemblent, pour essayer d'estimer les dégâts ou l'ampleur du drame. J'espère que c'est assez précis pour ne pas ressembler à de l'intox et d'ailleurs je n'appelle pas à la révolution, j'estime juste que c'est une grande injustice et qu'il ne faut pas rester sans agir. Au moins l'année dernière quand cela s'est passé, on avait invité Euronews et Aljazeera à filmer. Cette fois, cela s'est passé la nuit et aucun journal n'en parle jusqu'à présent. Cela me révolte. Les tabasser parce qu'ils se sont révoltés en voyant que l'affaire de l'accident, qui a causé la mort du chauffeur de taxi et le coma pour la personne qui était dans le taxi, est sur le point d'être camouflée parce qu'un petit fils de riche est à son origine. Source : Témoin de la scène.