JDM : Présentez-vous Haoussa : On est cinq dans la nouvelle composition du groupe, il y a Anass à la Bass, Nadir à la guitare avec son frère à la percussion, moi Khalid en chant et enfin Abdelatif à la batterie. Notre musique, c'est de la Fusion, basée surtout sur la musique Rap, Hard rock, Reggae et de chez nous, bien évidement, Issawa. On joue un peu de tout cela, car c'est la musique qui nous touche et cela nous plait. Donc on essaie de mettre un peu de tous ces styles dans nos musiques. JDM : Tout le monde sait que Haoussa a été la révélation du Boulevard des Jeunes Musiciens en 2002, mais depuis personne n'entend parler de vous. Où avez-vous disparu ? Haoussa : A vrai dire, on a disparu, mais on a pas disparu... De la scène musical on s'est un peu écarté, mais entre nous, on est resté en continuel contact, on se voyait souvent pour répéter. Mais sinon, on ne se produisait que très rarement sur scène, une fréquence à peu prés de 3 prestations par An (B7al moul chebakya ou 7ssen) : on a joué au festival d'Agadir, celui d'El Jadida et une autre petite prestation, c'est tout. En fait, il y a une vague de jeunes musiciens qui veulent créer leurs propres groupes de musique et jouer dans des événements par ci par là, le problème, c'est qu'ils ne savent pas vers qui s'adresser ? Quand tu vas au ministère de la culture, ils te disent : « Ok, déposez votre dossier et on vous contactera ». On ne connaît même pas les critères sur lesquels ils se basent pour la sélection. Moi j'ai vu par exemple deux groupes, un X et un Y, qui ont tous deux déposé leurs dossiers, et c'est le groupe Y qui a été sélectionné alors que le groupe X est meilleur. On arrive pas à comprendre, là on commence à se demander si ce genre de discrimination existe aussi en musique. Si la bureaucratie n'a pas épargné ce domaine. La situation est vraiment grave. C'est pour cela qu'on s'est éloigné de tout cela, et on a gardé notre trip et notre music pour nous. Notre musique c'est nous qui la composons, nous sentons cette musique. Nous jouons notre propre musique. Nous ne l'avons prise d'aucune autre personne... C'est vrai qu'on s'est inspiré d'autres car il est impossible de créer du néant, mais on joue notre musique bien à nous, car on aime partager ce qu'on ressent, nos déceptions, nos malheurs, nos états d'âme quoi. Mais quand tu ne trouves pas à qui adresser tout cela, tu croises tes bras et tu attends (lah ijib chi 7aja). JDM : D'où est venu le nom de votre groupe Haoussa ? Haoussa : Haoussa en fait a plusieurs significations : la première, languissamment parlant, veut dire caprice ; une autre signification veut dire, « Homme faible », et Haoussa c'est le nom d'une vieille tribu au Niger, qui est bien connu par ses envoûteurs, même si l'Islam y a trouvé refuge. Ce n'est pas du tout loin de nous, car cela existe chez nous aussi. Le 4ème sens, à entendre Haoussa, cela te fait penser à quelque chose venant de la folie, de la frénésie, mais à une bonne sonorité. JDM : Des projets pour l'avenir ? Haoussa : Pour l'avenir il n'y en a pas, mais pour nous il y en a (rire) comme dit Gad El Maleh. Pour le moment on est sur une série de tournées portant le nom de Hafla. Après, il y a le Festival de Casablanca où on va participer Inchaallah. On espère une bonne sonorisation, car quand le son est bon, cela t'aide à donner le meilleur de toi, car sinon le public dit après que c'est toi le mauvais, non pas la sono. JDM : Un dernier mot. Haoussa : Mot... (rire) Non sérieux, je vais adresser un message à tous nos jeunes, tous ceux qui ont des projets, en n'importe quel domaine... allez au bout de vos idées et de vos ambitions ; ne vous laissez pas détourner ; gardez l'espoir que vous allez y arriver, et si après vous voyez que vous aviez tord dans votre choix, aucune importance, car au moins, vous avez essayé.