La fenêtre s'ouvrit. Le vent vint, puis la pluie. Le soleil se leva, puis se coucha. La lune éclaira la Terre et s'en alla. Mais ton corps restait inanimé, Tes membres à mon toucher crispés. Ton coeur était silencieux, Le mien malheureux. Je te contemplais de mon coin, Tu semblais vide, loin. Tes membres raides m'appeuraient. Ton visage pâle m'effrayait. Mais le destin avait tranché, A l'évidence je me rendais ; Dans ce linge immaculé, La mort n'avait laissé qu'une masse glacée. J'essayais de retrouver la beauté Qui autrefois en toi rayonnait. Je ne percevais qu'indifférence. Je n'entendais que le silence. Parfois, le calme devenait assourdissant, Tout semblait si navrant ; Toi, moi, les murs blancs. Le soleil, la lune, ton drap blanc. Etait-ce nécessaire de te prendre ? Devait-elle à tout prix t'enlever ? Me laissant sur mon sort me morfondre, Dans le royaume de la solitude noyée. La mort laissait mon empire sans empereur, La peur y règnait et la terreur. J'érais perdue Et de ton amour dépourvue. Mais que pouvais-je faire ? Ce n'était pas là mon affaire ! Nous naissons, nous mourrons ; C'est pour cela que nous vivons. Je te regarde une dernière fois, Je verse une ultime larme. Je quitte le royaume où le calme est roi, Et je sombre dans le pays du vacarme. Même si je suis loin de ton corps, Mes songes à toi appartiennent. Mon amour et ma passion à toi reviennent. Et je t'aimerai encore et encor.