Dans un communiqué conjoint, l'Union des agences conseil en communication, la Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ) et le Groupement des annonceurs du Maroc soulignent que la nouvelle Loi de Finances est en effet venue modifier et compléter les articles 251-b, 254 et 183-B du code général des impôts de manière à élargir la notion d'annonces publicitaires sur écran à l'ensemble des annonces diffusées sur tous types d'écrans numériques, précisant que les publicités diffusées sur les écrans publicitaires LED, les écrans d'ordinateurs, de téléphones et tablettes sont désormais concernées par cette taxe. Cette mesure « prise sans consultation préalable des acteurs directement concernés » constitue, estiment-ils, un « frein » au développement de l'activité publicitaire et « met en péril une économie numérique encore fragile, de l'avis de l'ensemble des parties prenantes ». « Aujourd'hui plus que jamais, la taxe d'écran constitue une problématique majeure pour tous les acteurs du marché publicitaire marocain, annonceurs, agences conseil en communication, presse électronique et éditeurs de contenu digitaux », souligne Mounir Jazouli, président du Groupement des annonceurs du Maroc, cité dans le communiqué, ajoutant qu' »alors que nous militions pour la suppression de cette taxe qui s'appliquait à la publicité sur la télévision et le cinéma, nous avons été surpris de voir son champ d'application élargi avec les dispositions de la nouvelle Loi de finances ». D'après le communiqué, cette même position est partagée par les acteurs de la presse, qui « déplorent l'impact négatif de cette taxe sur le développement de la presse, qui entame à peine sa transition numérique ». « La transformation digitale de la presse au Maroc est complexe, en l'absence d'un modèle économique pérenne, et sera impactée de plein fouet par cette nouvelle taxe. C'est l'avenir de la presse, une presse que l'on souhaite professionnelle, diversifiée et indépendante, qui est en jeu », relève, à cet effet, Noureddine Miftah, président de la FMEJ, cité dans le même communiqué. Les signataires indiquent, en outre, que le constat est partagé côté agences, notant que cette profession pointe du doigt le caractère « inéquitable » de la taxe, qui touche le secteur de la publicité audiovisuelle et digitale uniquement, et qui « vient prélever les ressources d'un secteur vital pour l'économie du pays ». « Le marché publicitaire est un moteur pour l'économie d'un pays et participe puissamment à son développement. 1 dirham dépensé en publicité génère en moyenne 15 dh pour l'économie. Toute démarche visant à développer le marché publicitaire impactera donc positivement l'ensemble de l'économie du pays, selon un schéma vertueux », poursuivent-ils, notant qu'à l'inverse, « toute taxation additionnelle générera une chaîne d'effets négatifs et entravera notamment les efforts de développement de l'économie numérique, antinomique avec la stratégie Maroc digital 2020 ». L'Union des agences conseil en communication, la FMEJ et le Groupement des annonceurs du Maroc font, en outre, observer que « tous les acteurs de l'économie créative sur le web, toute cette génération d'auto-entrepreneurs, de blogueurs, de créateurs de contenu, qui ne doivent leur existence qu'aux revenus publicitaires sur le web, seront freinés dans leur professionnalisation ». Et de souligner que cette taxe est « contraire au principe de l'égalité de tous devant l'impôt, touchant uniquement le secteur de la publicité audiovisuelle alors qu'elle épargne l'affichage, la presse écrite ou la radio », ajoutant que la taxe « complique singulièrement la compatibilité des agences de communication et pose des problèmes de trésorerie préjudiciables à leur activités ».