Le bras de fer entre les militants pro-démocratie et les pouvoirs publics à Hong Kong ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. Lundi, comparaissaient les militants ayant bravé l'interdiction de manifester le visage masqué. Ce week-end, des échauffourées avaient éclaté entre les deux camps cristallisant encore plus les dissensions. Dans la salle comble du tribunal, les visages des manifestants était caché par un masque, signe de leur refus de subir la loi de Carrie Lam, la cheffe de l'exécutif de Hong Kong. Annoncée vendredi, cette loi a envenimé la situation à Hong Kong où des milliers de militants pro-démocratie entament des marches insurrection civile tous les samedis et dimanches. Devant les juges, figuraient, deux premiers prévenus, qui seront jugés pour avoir bravé l'interdiction, en manifestant ce week-end le visage dissimulé derrière un masque. Accusés également de rassemblement illégal, un fait passible de trois ans d'emprisonnement, ils risquent aussi jusqu'à un an de prison, mais pour le moment, ils ont été libérés sous caution. Pourtant, ces deux accusés ne sont que la partie émergée de l'iceberg, puisque cette nouvelle loi devrait être suivie par de nouvelles mesures encore plus corsées visant à briser l'élan démocratique des marches à Hong Kong débutées en juin qui souhaitent désormais la démission de Carrie Lam, même après avoir obtenu l'avortement du projet de loi visant l'extradition vers la Chine. Hong Kong a connu ces derniers trois jours, un vaste mouvement de contestation qui a été marqué par des actes de vandalismes enregistrés dans des stations de métro, des bureaux du gouvernement et des entreprises ayant des liens avec la Chine à l'instar de banques chinoises. Un chauffeur de taxi a été battu jusqu'au sang après avoir percuté deux manifestants et le drapeau jaune de mise en garde a été, pour la première fois, hissé sur le toit d'une caserne de l'Armée populaire de libération après que des manifestants aient visé le bâtiment avec leurs stylos laser. Lundi, l'ambassade de Chine à Paris a dénoncé une déclaration européenne sur les violences à Hong Kong, en jugeant qu'elle est « criminelle et très dangereuse », dans un communiqué qui fait part du « profond mépris face à l'hypocrisie de la déclaration européenne » qui a été reprise par la France.