Au moins 25 soldats maliens et 15 assaillants ont été tués, tandis que quatre autres soldats ont été blessés et évacués lors d'intenses combats, lundi et mardi, dans des combats pour le contrôle de deux camps militaires dans le centre du Mali dans la localité de Boulkessi proche des frontières du Burkina Faso, selon un communiqué officiel diffusé par les autorités maliennes. Les combats soutenus qui se sont étalés sur deux jours dans les localités de Boulkessi et de Mondoro n'ont toujours pas encore livré tous leurs secrets d'après les différents médias qui ont relaté ces faits. Pour le moment, seul le gouvernement malien est habilité à communiquer officiellement, et d'après son porte-parole, le bataillon malien, sous commandement de la force conjointe G5 Sahel, a perdu 25 hommes, selon un bilan provisoire. Une soixantaine d'autres soldats maliens sont pour le moment portés disparus, et l'armée a essuyé de lourdes pertes en matériels. Simultanément, un détachement de l'armée malienne à Mondoro a lui aussi été attaqué. Les informations au compte-goutte en provenance de ces zones difficiles d'accès faisaient état de violents affrontements et de lourdes pertes (dont des civils) sur lesquelles les autorités maliennes ont gardé le silence jusqu'à mardi soir. Le G5 Sahel est une initiative africaine, créée en février 2014, soutenue par l'Union africaine et l'ONU). Il regroupe le Mali, la Mauritanie, le Burkina Faso, le Niger, et le Tchad. Le G5 Sahel a pour but d'améliorer la coordination de ces pays au niveau régional pour des politiques de développement et dans les activités de sécurité et de défense. Ils ciblent en particulier la lutte contre la menace terroriste ainsi qu'à la sécurisation transfrontalière entre leurs Etats. Du côté des présumés djihadistes, le bilan s'élèverait à 15 morts, selon le ministre de la Communication, Yaya Sangaré, qui ajoute que l'armée régulière est parvenue ce mardi à reprendre le contrôle de ses positions et pour l'instant à les conserver. On peut en déduire à travers ces déclarations que les djihadistes (des éléments appartenant au groupe Ansaroul Islam), selon la Force du G5 Sahel, ont à un moment donné occupé ces camps avant d'en avoir été délogés par le bataillon malien de la Force. Les Français de l'opération « Barkhane » et les envoyés de l'ONU, qui sont militairement intervenus à Boulkessi. Ansaroul Islam est accusé de semer la terreur dans le nord du Burkina Faso et la zone limitrophe du Mali. Par ailleurs, le gouvernement du Mali a indiqué que « les combats se poursuivaient et qu'une opération "d'envergure" des forces maliennes, mais aussi burkinabé appuyées par la force française anti djihadiste Barkhane, était en cours pour neutraliser les assaillants ». Ces hostilités sont une illustration de la situation sécuritaire précaire dans les pays du Sahel, dont de larges parties, de leurs superficies territoriales, échappent depuis 2012 au contrôle des pouvoirs en place. Ils font face fréquemment à des insurrections indépendantistes, salafistes et djihadistes, ainsi qu'à des violences interethniques souvent lourdement meurtrières. Cette impuissance face à la propagation des violences au Mali et au Sahel avait fait dire récemment au secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, que la communauté internationale était « en train de perdre du terrain face à la violence et au terrorisme ».