Réunis lundi au siège du parti à Rabat sous la présidence de Hakim Benchamach, le Bureau politique et le Bureau fédéral du PAM ont mis en garde contre « la situation d'attentisme », pour ce qui est de la recomposition du gouvernement El Otmani. Le parti a également répondu à ce qu'il a considéré comme une « attaque » du Chef du gouvernement contre le dirigeant de la maison, Larbi Mharchi, en dépit de la récente décision de ce dernier de geler ses activités au sein du PAM. Les deux organes centraux du PAM s'accordent à parler de « dangers » derrière « la persistance de l'attente qui domine la scène nationale », tenant par la même occasion l'Exécutif comme responsable de la « traduction sérieuse et réelle du contenu des directives royales », contenues dans le discours du Trône. La direction de la formation d'opposition voit dans le prochain remaniement ministériel une « ouverture sur un changement profond de l'ingénierie gouvernementale et des règles et principes de gouvernance et de gestion des affaires publiques« . D'autre part, on apprend que lors de cette réunion conduite par le Secrétaire général Hakim Benchamach, les dirigeants ont « désapprouvé l'immixtion du secrétaire général du PJD dans les affaires internes du parti« . « Nous avons assisté, ces derniers temps, à la chute d'un certain modèle de l'action politique, celui consistant à +fabriquer et gonfler+ des formations, l'argent et le népotisme aidant, mais cela ne peut pas durer, car ce qui dure c'est le sérieux et la transparence« , avait en effet déclaré le patron du parti de la Lampe devant les dirigeants de sa formation à Agadir. Ils ont sur cette basse exprimé leur solidarité avec le dirigeant du parti, Larbi Mharchi, en raison de ce qu'ils ont défini comme un « harcèlement et des pressions rejetées et injustifiées » sur le président de l'Institution nationale des élus du PAM, président du Conseil provincial de Ouazzane. Pour rappel, ce dernier a annoncé en septembre dernier sur sa page Facebook « le gel de ses activités dans toutes les structures du parti ». La raison évoquée était « la crise suffocante que la formation traverse » . « Le niveau atteint par le parti ne nous honore pas en tant que PAMistes« , avait-il ajouté, avant de s' »excuser » d'avoir pris unilatéralement cette décision, sans avertir les dirigeants. S'agissant du conflit qui dure depuis des mois, opposant le courant légitimiste de Hakim Benchamach aux courant dit « du futur », conduit notamment par le président de la région Marrakech-Safi Mohamed Akhchichine, les Bureaux politique et fédéral du PAM se sont contentés d'exprimer l'« espoir » de voir l'initiative de dialogue interne couronnée de succès en déclarant qu'à travers un rapprochement des points de vue, « [notre] parti peut retrouver tous ses rôles et son poids sur la scène politique marocaine ».