C'est ce lundi que débute officiellement la campagne électorale pour la présidentielle en Tunisie, prévue le 15 septembre, soit plus tôt que prévu suite au décès en juillet dernier du président Béji Caid Essebsi. Les candidats en lice, au nombre de 26 retenus par l'Instance supérieure indépendante des élections (ISIE), disposent ainsi de 12 jours pour convaincre les 7,15 millions d'électeurs tunisiens. La campagne officielle se déroulera donc du 2 au 13 courant, sur fond d'ambiance préélectorale délétère marquée, notamment, par l'arrestation de l'un des favoris de ce scrutin, Nabil Karoui, détenu depuis le 23 août après avoir été inculpé de « blanchiment d'argent ». Cette arrestation, que certains avancent qu'elle a été orchestrée par le Premier ministre, mais également candidat favori, Youssef Chahed, n'empêchera pas le magnat des médias de mener « son opération de charme » depuis sa cellule. Le président de l'ISIE, Nabil Baffoun, a dans ce sens, avancé que « même des candidatures de personnes condamnées peuvent être acceptées en Tunisie ». Trois candidats se démarquent dans cette liste, à savoir le Premier ministre Youssef Chahed (Tahya Tounes), le président par intérim du Parlement, Abdelfattah Mourou (Ennahda) et l'ex-ministre de la Défense, Abdelkrim Zbidi (Nidaa Tounes). Les prétendants au Palis de Carthage devront proposer aux Tunisiens des sorties de crise portant essentiellement sur la lutte contre le chômage qui dépasse les 15% et les moyens pour faire baisser l'inflation (qui oscille entre 6 et 7% après avoir atteint 7,5% l'an dernier).