Un membre de la commission d'enquête sur la violente dispersion du sit-in devant le QG de l'armée à Khartoum a confirmé, samedi 27 juillet, l'implication des paramilitaires dans les violences qui ont coûté la vie à des centaines de Soudanais en juin dernier. L'enquêteur soudanais dénommé Farah al-Rahman Saïd, à la tête du comité chargé d'élucider les circonstances dans lesquelles les Soudanais ont été tués lors de la dispersion du 3 juin, a affirmé devant des journalistes que sont les paramilitaires des Forces de soutien rapide (RSF) qui sont impliqués dans la mort des manifestants. Pourtant, le commandant des RSF qui est par ailleurs également le numéro deux du Conseil militaire, Mohammed Hamdan Daglo, a nié l'implication de ses hommes dans la dispersion sanglante du sit-in des manifestants qui réclamaient un gouvernement civil et non militaire. Selon le chef du comité d'enquête Farah al-Rahman Saïd, le Conseil militaire de transition, au pouvoir au Soudan depuis le renversement d'Omar El Béchir, avait ordonné aux RSF d'évacuer une zone proche du lieu du sit-in, mais un général a ordonné à un colonel de disperser le sit-in. Les généraux des RSF ont demandé aux exécutants de se rendre « jusqu'au sit-in et leur ont donné l'ordre de descendre de leurs véhicules et de chasser les manifestants », a déclaré l'enquêteur. « Ils ont désobéi », a-t-il ajouté. Lors de cette dispersion sanglante du 3 juin, ce sont près de 127 personnes qui ont été tuées, et 1.353 personnes blessées qui ont été dénombrées par le comité de médecins soudanais, proche de la contestation populaire. Le Conseil militaire parle quant à lui de 71 morts. Samedi, une délégation des militaires au pouvoir et des meneurs de la contestation qui ont tous deux signé un accord pour se partager le pouvoir pendant la période de transition au Soudan ont entrepris des discussions de « paix » avec les représentants des groupes rebelles dans les Etats du Kordofan-Sud et du Nil bleu, selon une source officielle.