Faceapp est en train de connaitre un succès phénoménal auprès des utilisateurs de smartphones ces derniers jours. C'est surtout la fonction de vieillissement qui est au cœur du buzz, mais il faut savoir qu'il y'a un risque pour les personnes qui utilisent cette application. Le buzz concernant l'application vient suite au tôlé médiatique créé par le « Faceapp challenge », qui a été vivement boosté par les célébrités, notamment le chanteur britannique Sam Smith, à travers le monde. En effet, si l'application permet de rajouter des sourires, de voir à ce que l'on ressemblerait en étant du sexe différent, de changer de coupe de cheveux, etc., c'est surtout la fonction de vieillissement qui attire le plus. Tout cela est bien joli, mais il faut creuser pour comprendre l'inquiétude que génère cette application. View this post on Instagram Grandpa or Grandma? ?? I'll take both #batch A post shared by Sam Smith (@samsmith) on Jul 16, 2019 at 9:05am PDT Tout d'abord il faut savoir que l'application, lancée en 2017, a été développée par les Russes de Wireless Lab. La compagnie est donc basée à Saint Petersburg et est dirigée par Yaroslav Goncharov, qui a travaillé auparavant au sein de Yandex, le « Google » russe. Premier signe d'alerte pour certains, il faut savoir que l'application, comme pour la majorité des logiciels sur smartphones actuellement, demande l'accès à certaines données personnelles des utilisateurs, notamment la galerie d'images. Toutefois, en effectuant une recherche concernant les conditions d'utilisation de Faceapp, les développeurs indiquent « nous ne stockons sur le Cloud que les images sélectionnées pour des modifications. Nous n'avons en aucun cas la possibilité de stocker les images non sélectionnées de la galerie sur le Cloud ». Ce point semble rassurant à priori, et est appuyé par une autre ligne qui indique « que toutes les fonctionnalités de Faceapp sont accessibles pour les utilisateurs sans qu'ils aillent à se connecter. La connexion n'est demandée que sur l'écran d'accueil. De ce fait, 99 % des utilisateurs ne se connectent pas, et donc ne communiquent pas leurs données personnelles ». Le management de la compagnie va plus loin dans ce sens en indiquant que les images modifiées sont supprimées au bout de 48 heures, à partir du partage. Quand le divertissement baigne dans l'ignorance Cela dit, ces mêmes conditions d'utilisations indiquent que l'application peut stocker et partager les données dont elle dispose depuis n'importe quel pays où elle siège. Dans ce sens, il est à noter que, contrairement à ce que l'on pourrait croire, les serveurs de Faceapp ne se trouvent pas en Russie, mais aux Etats-Unis, ce qui rend l'application sujette à la réglementation américaine pour ce qui est de la gestion des données personnelles. L'application indique par ailleurs que « les informations des utilisateurs ne sont ni vendues ni partagées avec une quelconque tierce partie », à noter que Goncharov a confirmé personnellement l'utilisation de serveurs appartenant à Google et Amazon pour le stockage et le traitement des images. Le réel problème avec ce type d'application est le fait que les utilisateurs ne sont pas forcément conscients des dangers qu'ils risquent. Ceux-ci sont plus intéressés par l'effet de mode et le buzz généré durant un moment donné, sans voir l'image en grand. Il faudrait que les utilisateurs apprennent à lire les conditions d'utilisation au lieu de donner leur accord rapidement pour profiter des fonctionnalités divertissantes de ces applications. Il n'est que chose normale de voir des millions de sujets se plaindre en ligne, proclamant une violation de leur vie privée, alors qu'ils ont eux-mêmes donné leur accord à ces applications pour l'exploitation de leurs données. Il est donc primordial de sensibiliser les utilisateurs aux dangers qui les guettent, plutôt que de les laisser profiter d'instants de divertissement dans l'ignorance totale. Nulle technologie n'est à l'abri du piratage du moment que l'on est en ligne. Si Faceapp devait être piratée, ce sont des millions d'images traitées via intelligence artificielle qui pourraient être utilisées à des fins illicites. Cela pourrait résulter dans une violation massive de la vie privée de millions d'utilisateurs à travers le monde, dans la mesure où leurs images pourraient être vendues ou utilisées par des sites publicitaires. Par exemple, les images « vieillies » pourraient être vendues à des compagnies opérant dans le secteur cosmétique, afin de promouvoir des produits antiâges, ou même à destination de compagnies scientifiques pour analyser l'évolution des personnes au fil du temps. Mais le pire reste le scénario où ces images pourraient être utilisées dans la réalisation de faux passeports à des fins illicites, notamment le trafic de drogues ou des affaires de terrorismes.