Des milliers de Soudanais se réunissent samedi 13 juillet, pour rendre hommage aux victimes de la dispersion sanglante du sit-in des manifestants réclamant un pouvoir civil devant le QG de l'armée à Khartoum. Les Soudanais, toutes villes confondues, sont sortis comme le veut la tradition de fin de deuil musulman, pour le 40e jour suivant la mort de la centaine de manifestants, qui avaient décidé d'observer un sit-in pour que les militaires cèdent le pouvoir aux civils. Les familles et proches des victimes ont brandi leurs photos durant les manifestations en hommage à ceux qui ont perdu la vie dans leur combat pacifique pour un Etat démocratique. « Sang pour sang, nous n'accepterons pas de compensation », ont crié les manifestants dans le quartier de Bahari dans le nord de la capitale soudanaise. Les familles des victimes ne cessent de demander une enquête indépendante pour tirer au clair les circonstances de la mort de leurs proches et réclament justice. Selon le comité des médecins soudanais, proche de la contestation populaire, le bilan des victimes serait d'au moins 136 personnes ayant été tuées par des hommes armés. Mais les autorités n'ont déclaré que 71 morts. Le Conseil militaire de transition, actuellement au pouvoir depuis le renversement de l'ex-président Omar El Béchir (30 ans au sommet de l'Etat), a nié son implication dans la dispersion dans le sang des manifestants, tout en affirmant que des « officiers et des soldats » sont impliqués. Plusieurs ONG et manifestants indiquent de leur côté que ce sont les paramilitaires des Forces de soutien rapide (RSF) qui ont opéré cette dispersion du sit-in.