Slimane Chenine, un député islamiste a été nommé président de l'Assemblée populaire nationale (APN) après moult négociations entre les partis au pouvoir. Il succède à Mouad Bouchareb qui a été poussé vers la porte de sortie. L'islamiste qui est par ailleurs président du groupe parlementaire d'une alliance formée par trois partis islamistes de l'opposition (à savoir Ennhada, Adala et El Bina,15 sièges) a été élu mercredi tard au soir après une journée entière consacrée au débat pour l'élection du futur président de la chambre basse du Parlement. Il a été élu grâce aux voix majoritaires des députés du Front de libération nationale (FLN) et du Rassemblement national démocratique (RND), les deux partis ayant le plus de sièges à l'APN. Beaucoup de voix se sont élevée contre l'élection de cet islamiste surtout du côté du parti historique, le FLN dont est issu l'ex-président Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis 20 ans avant d'être poussé à la démission le 2 avril après un soulèvement populaire sans pareille démarré le 22 février. Le Front de libération nationale a longuement hésité avant d'accorder son soutien à la candidature de Slimane Chenine, annonçant qu'il « renonçait à son droit » de présenter un candidat « par souci de faire prévaloir l'intérêt suprême sur l'intérêt partisan ». Mais, pour beaucoup de députés du groupe parlementaire du FLN, l'idée était de redonner cette fonction à Said Bouhadja, le président légitime de l'APN qui a été empêché par les députés d'entrer à l'Hémicycle Zighout Youcef d'Alger pour constater la vacance de pouvoir et nommer à sa place Mouad Bouchareb. « Nous avons demandé à ce que Saïd Bouhadja, injustement éloigné de son poste, reprenne la présidence de l'APN », a déclaré une députée à TSA. Said Bouhadja qui avait déclaré dans la presse peu de temps avant la nouvelle élection du président de l'APN qu'il restait le président légitime, a refusé de se soumettre au vote.