Plus de deux mille participants, dont environ 100 ministres, ainsi que des leaders du monde des affaires et de la société civile se réuniront au siège de l'ONU à New York à partir de ce mardi 9 juillet et jusqu'au 19 du mois dans le cadre du Forum Politique de Haut niveau pour l'évaluation du progrès de mise en œuvre des objectifs de développement durable (ODD). Le Maroc fut, en 2016, l'un des premiers pays à présenter son examen national volontaire de mise en œuvre des ODD. Convoqué par le Conseil économique et social, le Forum est considéré comme le plus grand rassemblement annuel de suivi de la réalisation des ODD. Il verra la présentation par 47 pays de leurs examens nationaux volontaires ainsi que l'organisation de près de 156 événements parallèles, annonce le Centre d'information des Nations Unies à Rabat, dans un communiqué parvenu à Hespress FR. Quatrième du genre depuis l'adoption des Objectifs en 2015, le Forum de 2019 préparera le terrain pour la semaine de haut niveau qui aura lieu lors de la 74e session de l'Assemblée générale des Nations Unies en septembre prochain. Cette semaine verra l'organisation des deux sommets majeures initiés par le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres sur l'Action pour le climat et les ODD ainsi que des réunions de haut niveau sur le financement du développement, la couverture sanitaire universelle et les petits états insulaires en développement. Parmi les principaux événements parallèles organisés du 9 au 10 juillet, citons l'organisation de la SDG Media Zone (en plus du lancement du rapport sur le développement durable 2019 le 9 juillet, du rapport sur l'état de la sécurité alimentaire et de la nutrition le 15 juillet et du Plan d'identité légale des Nations Unies , le 16 Juillet). Parties prenantes aux objectifs de développement durable, y compris l'Initiative pour la durabilité de l'enseignement supérieur (10 juillet), le Festival du film sur les ODD en action (11 juillet), l'événement Philanthropie et les ODD (16 juillet), le forum des hauts responsables en charge de la durabilité (17 juillet) et de l'événement de l'Agenda 2030 local : Action locale pour des engagements mondiaux (16-17 juillet). «Autonomiser les gens, assurer l'inclusion et l'égalité» Le thème du Forum de cette année est «Autonomiser les gens, assurer l'inclusion et l'égalité» mettant l'accent sur six des 17 objectifs de développement durable déclinées en 169 cibles. Les objectifs qui seront examinés cette année sont les objectifs 4 (Education de qualité), 8 (Travail décent et croissance économique), 10 (Réduire les inégalités), 13 (Action pour le climat), 16 (Paix, justice et institutions fortes) et 17 (Partenariats). L'ouverture du Forum Politique de haut niveau sera marquée notamment par le lancement du rapport d'évaluation de la mise en œuvre des ODD 2019 avec des données actualisées sur les progrès, le rythme d'avancement et les efforts déployés pour les réaliser à travers le monde. Le rapport devra également ressortir les défis et les revers, et évaluer si le monde est en voie d'atteindre les objectifs de développement durable à l'horizon 2030, ajoute la même source. A noter que l'Agenda 2030 a été adopté le 25 septembre 2015 par les chefs d'Etats et de gouvernements. L'adoption de cet Agenda planétaire constitue la culmination des efforts de la communauté internationale pour incorporer dans un cadre cohérent, intégré et réaliste, la réponse aux défis émergents liés aux trois dimensions du développement, à savoir les dimensions économique, sociale et environnementale. La Commission des statistiques des Nations Unies a, dans ce cadre, arrêté 232 indicateurs destinés à assurer le suivi et le reporting et l'évaluation de ces objectifs. Ainsi, près de 142 pays ont soumis leurs examens nationaux volontaires depuis l'adoption d'objectifs de développement durable en 2015; ce qui témoigne d'un engagement mondial important. L'engagement du Maroc pour le développement durable Le Maroc fut, en 2016, l'un des premiers pays à présenter son examen national volontaire de mise en œuvre des ODD. L'engagement du Maroc pour le développement durable se traduit dans plusieurs référentiels, dont les plus importants sont la Constitution, la loi-cadre portant charte nationale de l'environnement et du développement durable, le bilan du programme Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), ainsi que l'adoption de politiques sectorielles qui s'inscrivent dans une approche de développement durable. Le Royaume a aussi adhéré à la déclaration du millénaire dès l'année 2000. Il a traduit son engagement en réformes sociétales et stratégies en harmonie avec les OMD, dont les plus importantes étaient le lancement de l'INDH en 2005, la révision du code de la famille en 2004, l'établissement de nouvelles stratégies de l'enseignement et de la santé, l'actualisation des programmes de développement rural, Eau, électricité et routes rurales, des programmes de logement social et de résorption de l'habitat sommaire, ainsi que le lancement d'autres stratégies sectorielles. Selon la secrétaire d'Etat chargée du développement durable, Nezha El Ouafi, le Royaume est à l'avant-garde des pays engagés en faveur de la mise en œuvre des ODD. La revue de l'état de préparation pour la mise en œuvre des objectifs de développement durable a permis de constater que le Maroc s'est engagé de manière claire pour mettre en œuvre le Programme 2030 et dispose d'un cadre constitutionnel et législatif favorable pour accomplir ces objectifs. En réponse à une question orale sur «Le bilan du gouvernement en matière de mise en œuvre des objectifs du plan de développement durable 2030», présentée, en juin dernier, par le groupe Justice et Développement à la Chambre des représentants, Mme El Ouafi a relevé que le comité stratégique de développement durable a adopté le pacte de l'exemplarité de l'administration en matière de développement durable et le guide méthodologique dédié à sa mise en œuvre sur le terrain. Afin de mettre en œuvre ce pacte, il a été décidé de déterminer les mesures à prendre à travers, notamment, la réalisation de l'audit environnemental des bâtiments de l'administration centrale et territoriale en 2019-2020 et l'élaboration d'un plan propre à chaque ministère, afin d'exécuter le pacte de l'exemplarité de l'administration, a ajouté la secrétaire d'Etat. Elle a, aussi, fait observer que la mise en œuvre de ce chantier requiert également l'adoption progressive du transport durable, en consacrant pas moins de 10% des acquisitions des administrations au parc automobile vert à partir de 2019. Adoption de 19 Plans d'actions sectoriels du développement durable Mme El Ouafi a, également, indiqué que le comité stratégique, présidé par le chef du gouvernement, a adopté 19 Plans d'actions sectoriels du développement durable (PADD), élaborés de manière participative lors des réunions du comité chargé du suivi et de la mise en œuvre de la Stratégie nationale de développement durable, ayant permis de déterminer les mesures prioritaires et les objectifs escomptés en vue d'évaluer le progrès accompli en la matière. Toutefois, bien qu'une enquête effectuée par le Haut commissariat au Plan (HCP) ait révélé l'existence d'un bon niveau de confiance des citoyens dans la capacité du pays à mettre en œuvre le Programme 2030, certaines contraintes subsistent à cause de l'absence d'un cadre fédérateur dédié à la préparation et au suivi de la mise en œuvre dudit Programme. Pour sa part, la Cour des comptes, dans son dernier rapport thématique, rendu public en janvier 2019, sur "l'état de préparation du Maroc pour la mise en œuvre des objectifs de développement durable 2015-2030", a également souligné que le retard dans la mise en place d'un cadre de coordination et de suivi pour la mise en œuvre du Programme 2030 a eu aussi comme conséquence la faible implication et le défaut de concertation des parties prenantes autour des objectifs de développement durable. Cela s'est traduit par une insuffisance de répartition des rôles et des responsabilités, l'absence d'un plan national qui définit les priorités nationales en matière d'objectifs de développement durable, ainsi que les plans d'actions détaillés qui définissent les modalités, les échéances, les intervenants et les modes de financement de ces objectifs, insiste la Cour des comptes. La mission a noté aussi le rythme lent des travaux de convergence, d'alignement et de mise en cohérence de la stratégie nationale du développement durable (SNDD) et des stratégies sectorielles avec les objectifs de développement durable.