Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a présenté vendredi 17 août quatre recommandations destinées à améliorer la protection des Palestiniens dans les territoires occupés par Israël, de l'envoi d'observateurs au déploiement d'une force policière ou militaire sous mandat de l'ONU. Ces recommandations sont contenues dans un rapport demandé par l'Assemblée générale de l'ONU à la suite d'un regain de violence à Gaza, où 171 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens depuis fin mars. Le chef de l'ONU a souligné qu'une coopération entre Israéliens et Palestiniens serait nécessaire pour chacune des recommandations. Mais cela semble peu probable qu'Israël les accepte toutes. M. Guterres présente, dans le rapport de 14 pages, les quatre options suivantes: – apporter une « présence plus solide de l'ONU sur le terrain », avec des observateurs des droits de l'homme et des observateurs des affaires politiques chargés de faire le point sur la situation. – élargir l'aide humanitaire et l'aide au développement afin d' »assurer le bien-être de la population ». – créer une mission civile d'observation qui serait présente dans des zones sensibles, comme les checkpoints et près des colonies israéliennes, avec pour mandat de rendre compte sur les questions de protection. – déployer une force policière ou militaire, sous mandat de l'ONU, afin d'apporter une protection physique aux civils palestiniens. Un mandat de l'ONU pour une force de protection nécessiterait une décision du Conseil de sécurité, au sein duquel les Etats-Unis pourraient utiliser leur droit de véto, afin de bloquer une mesure à laquelle s'opposerait Israël. Une petite mission d'observation, composée d'Européens, a été déployée en 1994 dans la ville cisjordanienne d'Hébron, mais Israël a rejeté depuis les appels à une présence internationale dans les zones sensibles. Dans une résolution adoptée en juin, l'Assemblée générale condamnait Israël pour les victimes palestiniennes à Gaza et chargeait M. Guterres de lui faire des recommandations pour « un mécanisme de protection international » en faveur des Palestiniens. « Prendre des civils pour cible, notamment des enfants, est inacceptable », écrit M. Guterres dans le rapport, soulignant que tous ceux qui violent le « droit humanitaire international doivent en être tenus responsables ». Les efforts de l'ONU pour veiller au bien-être des Palestiniens doivent être renforcés, ajoute le responsable onusien, qui juge « particulièrement inquiétante » la crise financière affectant l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). Cette dernière connaît un important déficit budgétaire après que l'administration du président américain Donald Trump a décidé de geler une partie de son aide financière. Les Etats-Unis promettent depuis des mois un plan de paix pour régler le conflit israélo-palestinien. Mais le dialogue avec les Palestiniens est rompu depuis la décision de M. Trump fin 2017 de reconnaître unilatéralement Jérusalem comme capitale d'Israël. Les Nations unies ont mis en garde contre le risque de déclenchement d'une nouvelle guerre à Gaza, où trois conflits ont déjà éclaté depuis 2008. Vendredi, deux Palestiniens ont été tués par des tirs de soldats israéliens lors de manifestations dans la bande de Gaza, et 270 autres ont été blessés. Au moins 170 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens depuis le 30 mars.