Pour la deuxième édition de sa Conférence annuelle sur « la paix et la sécurité en Afrique » (APSACO) qui a pour thème « Opérations de maintien de la paix en Afrique: tendances et défis », l'OCP Policy Center a réuni, ce mardi et mercredi 18 et 19 juin à Rabat, des spécialistes des question de sécurité et de défense, du monde académique et de la société civile provenant de divers pays d'Afrique, d'Europe, d'Amérique et d'Asie, en plus de diplomates représentants des organisations internationales. Focus. Dans son mot d'ouverture, le directeur général de l'OCP Policy Center, Karim El Aynaoui a indiqué que le think tank aux destinées duquel il préside, « se fait un devoir de contribuer au débat sur les enjeux africains à partir de prismes décomplexés et inclusifs ». Il a saisi cette opportunité pour réitérer sa conviction selon laquelle « les think thank africains doivent s'organiser en réseau pour apporter des réponses collectives aux exigences de la paix et du développement ». Senior Fellow à l'OCP Policy Center et rapporteur général de cette deuxième édition d'APSACO, Rachid El Houdaïgui a présenté le cadre global de la conférence consacrée notamment au multilatéralisme « en tant que voie qui favorise des solutions durables aux défis internationaux ». Le professeur des Relations internationales à l'université Abdelmalek Essaadi de Tanger souligne que « les contradictions autour des opérations de maintien de la paix et les défis auxquels elles font face sont la résultante d'un ensemble d'éléments ». Il en cite notamment « les limites juridiques et politiques des mandats », « la complexité de l'environnement opérationnel, aggravée par la montée en puissance des menaces asymétriques », « le manque de ressources humaines », de même que « les dysfonctionnements structurels et budgétaires ». L'universitaire se veut tout de même « optimiste » en affirmant que le concept de maintien de la paix est « susceptible d'amélioration ». L'une des questions clés à laquelle cette communauté du savoir va essayer de répondre au cours de ces deux journées de travail repose sur « la capacité de l'Afrique à formuler son propre agenda sécuritaire ». Celui-ci repose, d'après le spécialiste en relations internationales sur « les doctrines des grands Etats qui dominent la géopolitique mondiale, en plus de l'ONU où la nature hiérarchique pèse sur l'agenda sécuritaire ». Dans ce schéma prédéfini, Rachid El Houdaïgui explique que « le modèle onusien présente justement ce cadre légitime à consolider en matière de résolution des crises ». Rappelons que cette deuxième édition de l'APSACO s'est fixée comme objectifs essentiels « le traitement des enjeux profonds du maintien de la paix », « l'analyse et le partage de l'expertise au profit du consensus autour de la réforme du maintien de la paix » et « la formulation de recommandations pragmatiques et opérationnelles ».