La ville de Rabat abritera, le 24 septembre prochain, sa première Biennale d'art contemporain, qui sera dédiée exclusivement à l'art féminin, ont annoncé lundi à Paris le président de l'Institut du Monde Arabe (IMA), Jack Lang et le président de la Fédération Nationale des Musées, Mehdi Qotbi. Intitulée: «Un instant avant le monde», cette Biennale d'envergure internationale, vu que les artistes participantes représenteront plus d'une trentaine de pays d'Afrique, d'Europe, du Monde arabe, d'Amérique du Nord, d'Amérique Latine et d'Asie, aura pour commissaire général l'expert Abdelkader Madani, ont affirmé les présidents de l'IMA et de la FNM lors d'une conférence de presse de présentation tenue au siège parisien de l'Institut. Initiée par la FNM avec d'autres partenaires, la Biennale de Rabat aura pour cadre plusieurs hauts lieux de culture de la capitale dont le Musée Mohammed VI d'art moderne et contemporain. L'organisation de cette biennale vise à valoriser l'art féminin, à rendre hommage aux artistes femmes et à répondre aux inégalités dont elles font l'objet dans tous les domaines y compris celui de la culture, a indiqué Qotbi. Elle retracera aussi l'histoire de la création des artistes femmes ainsi que leur riche contribution à l'essor des arts plastiques, a-t-il ajouté. Une partie des œuvres de cette Biennale sera exposée, dans un deuxième temps, à l'IMA dans le cadre de la fructueuse coopération existante entre les deux institutions, s'est réjoui, de son côté, Lang, qui a tenu à cette occasion à rendre hommage au Maroc et au Roi Mohammed VI pour les efforts déployés en matière de promotion et de rayonnement de la culture et des arts. L'exposition «Trésors de l'Islam en Afrique, de Tombouctou à Zanzibar» Qotbi et Lang ont présenté, par la suite, les derniers préparatifs de la fabuleuse exposition «Trésors de l'Islam en Afrique, de Tombouctou à Zanzibar», qui sera transférée en octobre prochain dans la capitale du Royaume, après le succès retentissant qu'elle rencontrée lors de sa tenue au siège de l'IMA au printemps 2017. Cette exposition, qui se tiendra en partenariat avec l'Académie du Royaume du Maroc, est consacrée aux liens étroits, passés comme présents, tissés entre le Monde arabo-musulman et l'Afrique subsaharienne. Les différentes œuvres de cette exposition seront accrochées à la fois à l'Académie du Royaume du Maroc, au Musée Mohammed VI d'art moderne et contemporain, à la Galerie Bab Rouah et à Bab El kébir aux Oudayas. L'exposition, qui sera sans aucun doute un des évènements culturels forts de l'année 2019 au Maroc, sera évidemment enrichie par d'autres œuvres tirées de collections marocaines en vue de donner la part belle au patrimoine national et mettre en lumière le rôle joué par le Royaume dans la propagation de l'Islam en Afrique, a souligné à ce propos le président de l'IMA. Il a évoqué notamment dans ce cadre l'histoire rayonnante de la ville Sijilmassa et le pèlerinage à Fès des adeptes de la Zaouiya Tijania. L'exposition permanente accrochée au musée de l'IMA Lang a rappelé, à cette occasion, que le Roi Mohammed VI et François Hollande, alors président de la République française, avaient visité en mai 2017 cette exposition qui, était aménagée sur une superficie de 1.100 m2. Elle réunissait près de 300 œuvres, dont des pièces montrées pour la première fois en France, comme les exceptionnels manuscrits de Tombouctou. D'autres œuvres issues de collections privées rarement montrées étaient également présentées dans cette exposition comme les pièces «sénoufo» et «dioula» de la collection Patrick Girard, objets régaliens traditionnels transmis à des chefferies musulmanes, qui témoignent d'une culture construite sur l'assimilation plutôt que sur la destruction, avait indiqué alors l'IMA. Au terme de cette présentation, Mehdi Qotbi a effectué une visite à travers l'exposition permanente accrochée au musée de l'IMA et qui est le fruit d'une donation à l'Institut par le galeriste et collectionneur Claude Lemand et son épouse France. Cette exposition comprend à ce jour plus 1400 œuvres d'art moderne et contemporain matérialisant la vision du Monde arabe par des artistes, hommes et femmes, qui en sont issus. Il s'agit d'œuvres réalisées entre 1969 et 2014 par 23 artistes (peintres, un sculpteur et deux photographes) appartenant à différentes générations. Le titre que chacun a donné à sa création renvoie à un lieu, des gens, une atmosphère... dans des styles contrastés, aux frontières de l'abstraction ou de l'hyperréalisme, avait indiqué l'IMA dans une présentation de cette exposition. Ces multiples regards disent toute la diversité du Monde arabe : celle de ses territoires, celle de ses populations, celle de son imaginaire, avait ajouté l'Institut. Qotbi a fait part, à cette occasion, de la disposition du Maroc d'accueillir une partie de cette exposition à une date qui reste à déterminer.