Le ministre espagnol des Affaires étranges, de l'Union européenne et de la coopération, Josep Borrell, a mis l'accent, lundi à Rabat, sur le caractère « exemplaire » de la coopération hispano-marocaine dans des domaines « très sensibles ». « Les relations entre le Maroc et l'Espagne revêtent un caractère exemplaire et touchent à des domaines très sensibles, notamment la gestion des flux migratoires », a indiqué le chef de la diplomatie espagnole lors d'un point de presse à l'issue d'une rencontre avec le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita. Cette rencontre a été l'occasion de passer en revue les relations bilatérales, a indiqué Borrell, ajoutant que les deux parties ont également examiné les engagements conclus entre Rabat et Madrid lors de la visite du Roi Felipe au Maroc en février dernier. « Pour Madrid, les relations entre l'Espagne et le Maroc ne sont pas que des liens bilatéraux, il s'agit plutôt d'une politique d'Etat et d'un véritable partenariat stratégique et global », a-t-il relevé. Par ailleurs, le ministre espagnol s'est dit honoré d'être invité à participer à une retraite de réflexion sur l'avenir des relations entre le Maroc et l'Union européenne, faisant observer que Rabat a fait de ses relations avec Bruxelles un élément structurant de sa politique extérieure et un facteur de développement économique et social. « L'Espagne a toujours insisté sur l'importance stratégique du Maroc pour l'Europe », a-t-il ajouté, assurant que son pays soutient, auprès des instances de l'UE, les ambitions marocaines d'intensifier les relations maroco-européennes dans tous les domaines. S'agissant de la problématique migratoire, Borrell a précisé que l'Espagne est consciente de la nécessité d'une consolidation de la coopération afin d'apporter une réponse efficace à ce phénomène. Le responsable espagnol, qui a jugé insuffisante la contribution financière apportée par Bruxelles à Rabat pour faire face à la migration clandestine, a souligné que son pays a saisi l'UE pour qu'elle soutienne le Maroc à faire face à l'augmentation des flux des migrants, notamment après le déplacement de la pression migratoire de l'est à l'ouest de la Méditerranée. Dans ce contexte, il a insisté qu'il ne s'agit pas d'une aide, mais d'une concertation entre les deux parties dans l'objectif de gérer une problématique aussi compliquée que celle de l'immigration et de garantir aux migrants des conditions de vie digne.