Lors d'un colloque organisé récemment par le ministère de la culture et de la communication, Latifa Akharbach, présidente de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA) a mis en exergue la réalité persistante et imposante de la transformation numérique et audiovisuelle au Maroc et son impact sur la vie des individus. Ce colloque, organisé sous le thème «Les médias numériques au Maroc: les problèmes de réglementation et les défis de régulation», s'est penché essentiellement sur les problématiques liées au cadre juridique régissant le domaine des médias numériques et à la question de la formation et de la déontologie professionnelle. Intervenant lors de cette rencontre, la N°1 de la HACA a souligné le rôle que jouent les médias dans le traitement de l'actualité et la sensibilisation de l'opinion publique, face aux transformations sociétales. Elle a également fait le tour de la question des mutations technologiques qu'impose la révolution numérique et du rôle que jouent les médias numériques au Maroc en tant qu'acteur majeur dans le secteur de la communication et facteur clé dans l'avenir des médias audiovisuels et de la presse écrite Ainsi, Mme Akharbach a rappelé que la transformation numérique n'est plus une option aujourd'hui, mais une réalité urgente qui s'est imposée et s'est manifestés sous multiples aspects qui touchent la vie des individus et des communautés partout dans le monde. Elle a également souligné que si l'on se concentre que sur le secteur des médias et sa relation avec les données numériques, il ne faut tout de même pas oublier que la production et la diffusion de l'information ne sont plus confinées ou propres au journaliste. Elles ne se limitent plus, selon elle, aux établissements médiatiques, puisque d'autres facteurs et acteurs participent aujourd'hui à la création du contenu médiatique. Ce qui a mené à une modification des règles et des fondements de l'économie des médias de manière rapide et efficace. Respect des exigences intellectuelles et procédurales Dans ce sens, la présidente de la HACA a appelé à respecter les exigences intellectuelles et procédurales dans le but de renforcer les capacités collectives de tous les acteurs dans le domaine des médias afin de tirer profit de cette révolution et sensibiliser aux risques de la transformation médiatique, sans porter atteinte aux principes de liberté d'expression et de l'indépendance des médias. Latifa Akharbach a également évoqué un point très important qui est la distinction entre les sites Internet d'informations gérés par des journalistes professionnels, qui se conforment à des normes déontologiques spécifiques, et des réseaux sociaux, plateformes de partage de vidéos et autres, qui ne peuvent être contrôlés ou tenus pour responsables des contenus partagés. Pour la patronne de la HACA, cela ne signifie pas que ses plateformes numériques doivent rester exemptées de toute réglementation, «et c'est exactement ce qui se fait actuellement dans l'espace numérique à l'échelle mondiale», a-t-elle ajouté. Pour conclure, la présidente de la Haute autorité de la communication audiovisuelle a souligné que l'amélioration du secteur n'est pas uniquement liée à sa régulation. Pour elles, les journalistes et autres acteurs du secteur doivent également renforcer leur capacité afin de garder leur crédibilité et profiter de cette révolution numérique dans le bon sens, sans compromettre, bien sûr, les principes de la liberté d'expression et de l'indépendance des médias.