Le ministre de la culture et de la communication, Mohamed Laaraj, a indiqué, mercredi à Rabat, que le département de la communication œuvre pour l'amélioration du cadre juridique régissant la presse électronique en vue de faire face aux fake news et de réglementer le contenu de ces médias. Intervenant lors d'un colloque organisé par le ministère autour du thème «Les médias numériques au Maroc : les problèmes de réglementation et les défis de régulation», M. Laaraj a souligné la nécessité d'améliorer le cadre juridique régissant la presse électronique à travers l'élaboration d'une charte déontologique dédiée à l'édition électronique en matière de liberté d'expression et de traitement de la matière journalistique, notant que la structure des nouveaux médias numériques interpelle tous les acteurs sur la nécessité de s'assurer de la crédibilité et de la véracité des informations diffusées. Il a de même relevé l'impératif de mobiliser les moyens nécessaires à même de réglementer les médias numériques et les rôles qu'ils jouent dans le renforcement de l'édifice démocratique, la liberté et le respect des valeurs du pluralisme, indiquant que ce colloque traite d'une thématique d'actualité qui se penche sur la question d'éthique et de déontologie et sur les progrès accomplis par le Royaume dans le domaine. Le ministre a aussi appelé à dépasser le modèle traditionnel dans le traitement des médias, puisque la mondialisation de la diffusion et de la circulation des informations exige un accompagnement des mutations accélérées que connaît le domaine. De son côté, la présidente de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA), Latifa Akharbach, a mis en avant les importantes évolutions que le domaine numérique a connues, estimant que «la production et la diffusion de l'information ne dépendent plus du journaliste professionnel ni de l'institution médiatique», appelant à tirer profit de la révolution numérique et ses retombées positives. Mettant en avant l'émergence de nouveaux acteurs dans le domaine des médias numériques et le système de production de l'information, Mme Akharbach a plaidé en faveur du renforcement des capacités collectives et de la sensibilisation autour des dangers liés à ce sujet. Elle a, à cet effet, relevé l'impératif de «distinguer entre les sites électroniques dirigés par des journalistes professionnels qui se conforment à des normes déontologiques spécifiques et les plates-formes de partage de vidéos qui ne peuvent être contrôlées», soulignant la nécessité de consolider une série de concepts tels que la sociologie des réseaux sociaux et le lancement des études dans ce sens.